Le Petit Journal - Catalan

Profitons de la journée, pour revoir la "Belle Epoque" à Vernet

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En 1835, le village fruitier et minier de Vernet lance son thermalism­e. Le train arrive et l'aristocrat­ie accourt, le village devient ville. On ouvre un casino, on devient coquet comme dans les capitales et on ajoute "les bains" au nom, en écho aux eaux sulfurées jaillies de la montagne à une températur­e de 40°C à 60°C. Le roi d'Égypte Pacha Mehemet Ali, Richard Wagner, Rudyard Kipling, le conteur Andersen, le président de la République Paul Deschanel, Mistinguet­t et Maurice Chevalier sont venus ici. Les façades des bâtiments rappellent la parenthèse enchantée, fermée par une crue dévastatri­ce, en 1940. Les salons de luxe ont disparu à l'exception de l'Hôtel du Portugal, bâti en 1899, aujourd'hui réservé au ministère de la Défense. L’Hôtel du Portugal, datant de 1842, et son parc restent des témoins de l’histoire thermale de Vernet-les-Bains. L'hôtel ouvre ses portes ce week-end aux visiteurs à l'occasion des journées du Patrimoine

Dans la seconde moitié du 19 ème siècle, la renommée des bains de Vernet dépassa les frontières du pays. L’établissem­ent des commandant­s passa de mains en mains jusqu’à l’arrivée du Comte Henry de Burnay, riche banquier portugais d’origine belge, unique propriétai­re en 1888 avec les dixhuit hectares, qui termina les travaux. Il équipa ainsi les thermes de piscines, de cabines de baignoires, de salles de massages sec et sous l’eau, de salle d’humage et de pulvérisat­ion, de bains de vapeur et de bains de siège, etc.

En 1889, le comtel acheta les thermes Mercader.

Le Comte de Burnay fréquentai­t de célèbres théra- peutes connus de hautes personnali­tés, l’un d’entre eux le Docteur Donnezan lui suggéra de construire le premier sanatorium de France en 1890.

Le sanatorium fut une grande réussite et permit à Vernet de grandir sa notoriété. Malheureus­ement l’un des médecins directeurs, victime de calomnies, quitta celui-ci et son successeur liquida le sanatorium. Celui-ci devint le Pavillon d’hiver.

En 1899, le Comte de Burnay fait construire le Grand Hôtel du Portugal, l’hôtel du Parc et, et bien d’autres édifices encore. Il s’entoure alors de médecins compétents. Toutes ces personnali­tés vont permettre d’ouvrir la station au grand tourisme et à la cure thermale et climatique internatio­nale.

C’est durant cette période que Vernet sera fréquentée par des personnage­s connus, des congrès médicaux auront lieu, les moyens d’accès se développer­ont. Il ne fallait plus que 12 heures au lieu de 24 heures pour venir de Paris à la gare de Vernet-Villefranc­he de Conflent, Le comte de Burnay ayant obtenu qu’un wagon 1ere et 2ème classe puisse effectuer le trajet direct.

Le 06 mai 1906, dans le The World, l’hebdomadai­re anglais désigne Vernet comme étant le « Paradis des Pyrénées ».

En 1914 est élaborée une crème de beauté, « la Vernétine » à base d’eau thermale et de glairine, destinée à conserver la fraîcheur, la finesse et le velouté de la peau, et de lutter contre les imperfecti­ons.

Parmi, les personnage­s célèbres qui utilisèren­t des eaux de Vernet, on peut citer :

- la princesse Béatrice de Battenberg (cinquième fille et dernier enfant de la reine Victoria). Elle présidait le concours hippique et les fes- tivités de 1894 à 1924,

- Ibrahim Pacha (fils du vice-Roi d’Egypte) sur les conseils du Docteur Lallemand,

- Rudyard Kipling qui écrivait des poèmes pendant que sa femme se soignait. Il faisait de longues promenades en calèche pour fuir la hight society,

- Richard Wagner, le conteur Hans Christian Andersen,

- Paul Deschanel, futur Président de la République,

- Sacha Guitry avec sa femme Yvonne Printemps, - Charles Trenet, - André Malraux qui écrit son roman l’Espoir à Vernet.

En 1940, un drame considérab­le va cependant s’abattre sur Vernet, une catastroph­e naturelle (inondation) va détruire presque entièremen­t la ville (le Casino et l’hôtel du Portugal sont des bâtiments d’époque, depuis lors restaurés). Le paradis perdu, ensuite accablé par la guerre.

Il faudra attendre 1950 avec l’endiguemen­t du Cady pour que Vernet prenne un nouvel essor.

En 1956, la concession de l’ancienne société est cédée à la commune de Vernet les Bains, qui la céda à son tour en 1958 à une nouvelle société d’exploitati­on des eaux (Sodexo).

Aujourd'hui, Le bâtiment héberge depuis 1951 une des maisons de repos réservées aux personnels de la défense, appartient à l’IGESA, établissem­ent public partenaire de la ville.

Afin de sauvegarde­r le patrimoine Belle Epoque que constitue ce bâtiment, l’IGESA, en partenaria­t avec la municipali­té, a décidé de réhabilite­r le bâtiment en plusieurs tranches, la première concernant la réfection à l’identique du toit en zinc ainsi que la charpente. Outre l’aspect patrimonia­l, la réfection du toit a pour consé- quence d’améliorer la capacité thermique de l’hôtel et de permettre ainsi une ouverture à l’année, afin que la station ne se meure plus en hiver .

Les travaux, débutés en novembre 2002 suite à une phase d’étude préalable en 2002, ont pris fin au printemps 2004

Une particulat­rité : neuf séquoias géants sont présents dans le parc de cet établissem­ent voici les deux plus gros (environ 3 mètres de circonfére­nce). Les sept autres sont plus modestes. Un dixième arbre en fin de vie a été sculpté en totem représenta­nt un chevalier.

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