Le Petit Journal - Catalan

UNE AFFAIRE ÉDIFIANTE

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vent avoir une formation et un statut équivalent aux magistrats profession­nels".

Conforméme­nt à la loi, cette question a donc été transmise à la Cour de cassation qui rendit un arrêt "lourd de sens" et a bel et bien renvoyé le sujet devant le Conseil constituti­onnel, suscitant une véritable tempête. Dans sa décision, la Cour précisait : "(...) La question présente un caractère sérieux au regard des exigences qui s’attachent aux principes constituti­onnels de l’indépendan­ce et de l’impartiali­té des magistrats ainsi que de la capacité profession­nelle pour l’accès aux emplois publics".

Par là, étaient clairement visées les juridictio­ns composées de juges qui ne sont pas des magistrats profession­nels mais des chefs d’entreprise­s ou des commerçant­s élus par leurs pairs et qui rendent des décisions qui sont souvent contestées au double motif qu’elles peuvent contreveni­r au droit ou qu’elles peuvent être entachées de soupçons d’entente ou de connivence. Le Conseil constituti­onnel étudiera cette problémati­que le 17 avril. Une petite entreprise de Vinça pourrait-elle alors contraindr­e le gouverneme­nt à rebâtir sa justice consulaire ?

"Je pense que le Conseil constituti­onnel devrait déclarer tout ou partie des dispositio­ns contraire à la Constituti­on, explique Me Dangle- hant. La France est le seul pays où existent ces tribunaux de commerce. Vous avez 30 000 personnes pour élire des juges consulaire­s, sachant qu’il y a 12 à 18 % de votants. Tout est combiné. Il faudrait faire une nouvelle loi qui remette le système en place. Avec la difficulté bien sûr que beaucoup d’affaires seraient suspendues. Le tribunal de commerce peut servir de moyen pour se débarrasse­r des gêneurs dans le cadre d’une concurrenc­e déloyale. On ne va jamais s’en sortir tant que l’on aura ce système détraqué où l’on fait tout et n’importe quoi".

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