'Doutes sur les économies'
Si le dispositif devait être généralisé, "les négociations devront prendre en compte le travail supplémentaire, ( ) on ne fera pas cela gratis", prévient Michel Siffre, pharmacien à Bandol (Var) qualifiant l'expérimentation "d'usine à gaz".
Une indemnité forfaitaire pouvant atteindre 1.500 euros a été versée aux pharmacies "expérimentatrices" qui vendent le nombre exact de pilules correspondant à l'ordonnance. "Insuffisant", estiment-elles. Celles "témoins", qui continuent à délivrer des boîtes complètes, auront perçu 300 euros.
Côté patients, la mesure est diversement appréciée: "certains sont méfiants et se demandent si on ne leur redonne pas des médicaments ramenés par d'autres", rapporte Minh Hardy.
A l'inverse, selon Michel Siffre, la démarche a été "très bien accueillie par les patients qui à 99% estiment que cela évite le gaspillage".
"Le grand intérêt de la vente au comprimé est d'éviter l'auto-médication, mais économiquement j'ai un doute", poursuit le pharmacien.
"Les antibiotiques qui en France sont parmi les moins chers d'Europe, servent à soigner des pathologies aigües, de court terme, les économies réalisées sont donc marginales", partage M. Myon.
Pour les officines, les raisons du gâchis sont d'avantage liées aux patients qui ne suivent pas leurs traitements jusqu'au bout ou à des prescriptions "mal adaptées", qu'à un mauvais conditionnement.