Ces plantes nuisibles qui nous envahissent…
Environnement • Renouée asiatique, ambroisie, raisin d'Amérique... Derrière ces noms exotiques se cachent des plantes redoutables pour la biodiversité et pour la santé. Où se trouventelles ? Quels risques présentent-elles ?
Depuis plusieurs années, des plantes exotiques se répandent dans les PyrénéesOrientales, gagnant peu à peu les bords des routes, des champs ou des rives des ruisseaux. La DRAAF les traque inlassablement.
« Ces plantes sont plus ou moins invasives, mais elles commencent à sortir des jardins pour gagner les fossés, les friches industrielles, constate-t-il. Le problème, c’est qu’elles sont néfastes pour la biodiversité et, certaines, pour l’homme. En prime, elles résistent aux pesticides et elles se disséminent facilement ».
L'ambroisie à feuilles d'armoises
Où ? D’origine nord-américaine, l'ambroisie à feuilles d'armoises est principalement présente dans les moyennes vallées du Rhône et de la Loire (Lyonnais, BasDauphiné, Roannais) mais tend à gagner les régions méditerranéennes par la vallée du Rhône
Risques. Les grains de pollen de l’Ambroisie à feuille d’armoise contiennent des molécules allergènes. Ils provoquent des pollinoses pouvant se traduire par des rhinites, des sinusites, des conjonctivites, de l’asthme ou des trachéites.
Séneçon en arbre
Où ? Le Séneçon en arbre est originaire de l’est des Etats-Unis (Floride, Texas, Golfe du Mexique). On le rencontre en Espagne.
En France, il est commun sur les côtes de l’Atlantique (Gironde, Basses-Pyrénées) et de la Méditerranée (de la frontière espagnole à la Camargue).
Risques. Dans les milieux humides, le Séneçon en arbre entre en compétition pour la lumière et l’eau avec la flore locale et peut menacer la survie de plantes rares ou protégées. C’est un très bon combustible. Il peut élever le risque d’incendie dans les friches.
Arbre aux papillons
Où ? Il est originaire des zones montagnardes de Chine. Il est présent dans les Pyrénées.
Risques. Les plants, superficiellement enracinés, sont facilement emportés lors des crues, formant des embâcles et provoquant l’érosion des berges. Les peuplements denses de Buddleia concurrencent la végétation autochtone près des cours d’eau.
Griffes de sorcière
Où ? elles sont particulièrement répandues sur les côtes siliceuses de Corse et de Provence (Maures et Estérel) et sur le littoral rocheux du Languedoc-Roussillon.
Risques. Les Griffes de sorcière sont parmi les végétaux exotiques posant le plus de problèmes écologiques. Elles peuvent compromettre la survie d’espèces endémiques, rares ou protégées.
L’herbe de la pampa
Où ? Originaire d’Amérique du Sud, l’Herbe de la pampa a été introduite en France, au Jardin des Plantes de Montpellier en 1857. Elle a été couramment plantée dans les années 1960 et 1980, s’est échappée dans les années 1990 et colonise dorénavant la France par sa façade atlantique.
Risques. Dans les pâturages envahis, ses feuilles blessent le bétail et son expansion réduit progressivement les surfaces en herbe. Elles peuvent facilement s’emflammer.
Balsamine de l’Himalaya
Où ? elle est présente dans les zones de montagne et sur certains cours d’eau de la région méditerranéenne.
Risques. Par leur ombrage, ses peuplements denses peuvent réduire la biodiversité locale et faire disparaître les espèces ayant des besoins en lumière importants
Lippia
Où ? il a colonisé de façon spectaculaire la basse plaine de l’Aude.
Risques. Dans la Basse Plaine de l’Aude, il contribue à modifier le cortège entomofaunistique spécifique des prairies naturelles. Le régime alimentaire des oiseaux, dont certaines espèces rares et protégées, s’en trouve modifié.
Les Jussies
Où ? Les Jussies se développent dans les milieux humides stagnants ou à faible courant.
Risque. Les Jussies ont un impact très important sur la biodiversité aquatique et la qualité de l'eau : elles étouffent la végétation aquatique en empêchant l’accès à la lumière.
La renouée asiatique
Où ? Les premiers massifs sont apparus dans les années 2000. Elles sont aujourd’hui présentes en bord de route et de cours d’eau où elles apprécient l’humidité.
Risques. La renouée du Japon envoie des toxines dans le sol, qui détruisent les autres espèces végétales. Seules les orties lui résistent ! Pour les empêcher de nuire à la biodiversité, il faut entreprendre une douzaine de fauches par an et bâcher la zone d’un plastique ; sinon, les mettre en concurrence avec d’autres espèces, qui les feront peu à peu reculer.