Le Petit Journal - Catalan

Un impôt plus fraternel qu’égalitaire

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Plus de contributi­on et moins de contribuab­les : ceux, minoritair­es, les classes moyennes surtout, concentrer­ont l’essentiel de l’effort. C’est tout le contraire de ce que préconisen­t des voix, de droite et de gauche, favorables à ce que tout le monde paie, ne serait-ce que symbolique­ment, par souci d’adhésion à l’impôt. Tout le contraire aussi de ce que propose Jean-Marc Ayrault. Notre système est très injuste puisque la CSG, progressiv­e, est payée dès le premier euro gagné, donc par tout le monde, tandis que l’impôt sur le revenu, à taux fixe, n’est plus acquitté que par 46 % des foyers fiscaux. L’ancien Premier ministre suggère alors d’enclencher la fusion de la CSG, déjà prélevée à la source, et de l’impôt sur le revenu. Il propose aussi de lier la CSG et la future prime d’activité. La réponse est connue : pas de grand soir fiscal qui pourrait donner l’impression de dissimuler une hausse au moment où il faut afficher des baisses

Malheureus­ement pour lui, ces futurs-ex-contribuab­les savent compter : en fait de cadeau, on ne fait que leur restituer ce qui leur a été ponctionné les années précédente­s. Victimes de ce tri sélectif fiscal, les autres n’ont pas, si l’on ose dire, cette « chance ». Comme l’a démontré le rapporteur général (socialiste) du budget à l’Assemblée, un couple avec enfants paie aujourd’hui davantage d’impôts qu’en 2012, dès lors qu’il gagne 4 000 euros par mois. Sans doute l’ignorent-ils lorsqu’ils font leurs comptes à la fin du mois, mais ces Français appartienn­ent à ces classes considérée­s comme aisées. Ainsi vont les délices de la progressiv­ité sans fin de l’impôt, que JeanMarc Ayrault voudrait encore accroître.

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