Le Petit Journal - Catalan

Valls: les lieux de mémoire, "postes avancés" contre l'antisémiti­sme, le racisme et la haine

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"Tous les lieux de mémoire sont les postes avancés de (la) reconquête des esprits" contre l'antisémiti­sme, le racisme et la haine, a affirmé vendredi Manuel Valls lors de l'inaugurati­on du mémorial du camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), où échouèrent près de 60.000 Espagnols, juifs, tziganes et harkis.

Soulignant "la résurgence" de l'antisémiti­sme, du racisme, de la haine de l'autre qui "fracturent chaque jour davantage" la société, le chef du gouverneme­nt a estimé qu'il ne "fallait pas faiblir".

"Tous les lieux de mémoire sont les postes avancés de cette reconquête des esprits que nous devons mener au nom de la République et de tous ceux qui se reconnaiss­ent en elle. (...) Je le dis: nous avons trop tardé. Le temps de la reconquête des c?urs et des esprits est venu", a assuré Manuel Valls, qui s'est aussi élevé contre "la tendance actuelle à vouloir se mettre en congé de l'histoire de France" sur "fond d'entre soi, de repli communauta­ire et de délitement de la société".

Pour le Premier ministre, le camp de Rivesaltes est un témoignage de tous les "malheurs du 20e siècle: conflits armés, dictatures, antisémiti­sme, racisme, fièvres et aveuglemen­t des peuples".

Le Mémorial est situé sur le site militaire Joffre de 600 hectares, construit en 1938, et qui a été à partir de 1941 le plus grand camp d'internemen­t d'Europe de l'ouest, recouvrant trois guerres: une civile, une coloniale et une mondiale.

Avant cette inaugurati­on, à quelques kilomètres de là, à l'entrée du site, le Premier ministre a déposé une gerbe devant le monument aux victimes de la Shoah, entouré de quatre stèles: l'une pour les harkis, l'une pour les républicai­ns espagnols fuyant la dictature de Franco, l'une pour les tziganes et la dernière pour les immigrés regroupés dans ce lieu utilisé comme centre de rétention entre janvier 1985 et décembre 2007.

Pendant cette cérémonie, à genoux, une femme harkie porte-drapeau a demandé au Premier ministre de "respecter ses promesses" en fa- veur de sa communauté.

Danielle Weiss, déléguée régionale de l'associatio­n des Fils et filles de déportés des juifs de France, a quant à elle vivement critiqué la présence de Louis Aliot, conseiller municipal de Perpignan et tête de liste FN aux régionales pour la grande région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon.

"Je lui ai dit qu'elle se trompait de cible, que je n'y suis pour rien dans le drame de la déportatio­n des juifs", a tenu à réagir plus tard M. Aliot auprès de l'AFP.

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