La primaire, jamais loin des régionales
Le 24 à Perpignan
En émettant des doutes sur les 10 000 bureaux nécessaires à la primaire, Sarkozy a lancé une pique à Juppé. Mais les deux hommes étaient ensemble le soir à Limoges pour les Régionales, comme si de rien n’était.
Chez les Républicains, tout le monde est concentré pour gagner le maximum de régions aux élections des 6 et 13 décembre. Mais cela ne gomme pas les tensions qui existent au sein du principal parti d’opposition. Il y a eu l’épisode Morano, il y a désormais celui de la petite phrase sur la primaire. La semeine dernière, Nicolas Sarkozy a dit lors d’une réunion qui réunissait les secrétaires départementaux et qui s’est déroulée à huis clos, qu’il n’était « pas réaliste » d’ouvrir 10 000 bureaux de vote pour la primaire de novembre 2016. Il avance la difficulté de trouver 80 000 volontaires pour les faire fonctionner.
Cette sortie de Nicolas Sarkozy vise notamment Alain Juppé, intransigeant sur le fonctionnement d’une primaire très ouverte. Pour lui, c’est capital dans la mesure où il est plus populaire chez les sympathisants LR que chez les adhérents. « Le principe est désormais acquis et les 10 000 bureaux ont été votés à l’unanimité par le bureau politique », rappelle Gilles Boyer, directeur de campagne d’Alain Juppé. « Sarkozy table sur 300 000 adhérents et il ne serait pas capable d’en trouver 30 000 pour les bureaux de vote? », raille un proche de Bruno le Maire. Puis il décrypte: « Il ne veut pas des primaires mais ne peut pas faire autrement ».
Dans les camps des principaux adversaires actuels de Nicolas Sarkozy, on veut croire que l’ancien chef de l’État devient fébrile. « Il a pris conscience qu’il pouvait perdre les primaires », glisse un proche d’un candidat.
Les partisans de Nicolas Sarkozy eux assurent qu’il est le patron et que les sympathisants de droite suivent toujours le patron. À suivre.