• La campagne est lancée
Les Républicains Nicolas Sarkozy vient soutenir le candidat Dominique Reynié
Parc des expositions, jeudi 8 octobre, 19h, le public qui attend depuis plus d’une heure trente Nicolas Sarkozy est bien chaud, les 2000 chaises sont remplies, les drapeaux tricolores et les pancartes « Avec Dominique Reynié» commencent à s’agiter, les jeunes « Rep» multiplient twits et selfies, les cameramen et journalistes piétinent...
Entre sur scène Stephan Rossignol, dont on sait qu’il est tête de liste des Républicains dans l’Hérault pour les Régionales, c’est d’ailleurs le seul dont on est sûr à 100 pour 100 ce soir là qu’il sera confirmé à cette place, car depuis la veille cela a beaucoup tangué dans les états-majors.
Dominique Reynié, le patron de la liste pour la région, a en effet été prié de revoir sa copie alors que les journalistes avaient déjà reçu de sa part les noms des 26 binômes qu’il avait choisis pour concourir dans les 13 départements de la très grande région sans nom, mais qu’on continue d’appeler Languedoc-RoussillonMidi-Pyrénées...On lui a demandé d’attendre que les accords soient enfin conclus avec les partenaires de l’UDI, donc Dominique ronge son frein et les militants aussi. Devant l’estrade, dans le carré VIP en tout cas, c’est l’union qui domine avec tous les «grands» maires qui sont présents, François Commeinhes, sénateur-maire de Sète, Jean-Paul Fournier pour Nîmes, Jean-Paul Pujol, maire de Perpignan, Didier Mouly, maire de Narbonne et de nombreux élus locaux ayant fait le déplacement à Béziers avec leurs adhérents, sans oublier enfin l’inoxydable Jacques Blanc, ancien Président de la région Languedoc-Roussillon avant Georges Frêche.
A l’estrade très attendu candidat, se débrouille bien, car Dominique Reynié, s’il n’a pas l’habitude des grandes messes UMP ou Républicaines, parle avec conviction et avec un langage imagé qui ne laisse pas la salle insensible.
Il décrit cette France qui souffre, ses policiers, ses paysans, ses médecins malmenés, ses jeunes qui la quittent, ses boulangers condamnés pour avoir trop travaillé. «Je suis entré en politique car je ne me voyais pas continuer à commenter quand d’autres font » et diverses phrases qui font mouche, sur les errances de la réforme des régions et la gabegie financière qu’elle va engendrer, sur le Fn qui prospère sur le malheur des Français, sur Louis Alliot, traité de «cumulard» trop souvent absent du Conseil régional, sur la volonté du PS «d’organiser l’abstention » en ayant re-
«Chaque voix au FN est une voix pour le PS»
poussé les élections régionales en décembre. « La dernière fois que nous avons voté en plein mois de décembre, c’était en 1965 !». Et d’insister pour que chaque participant au meeting pousse au moins cinq personnes de son entourage à aller voter.
Il est 20h30 quand Nicolas Sarkozy prend la parole pour 45mn de «grand Sarkozy», celui que les militants ovationnent quand il parle du « Président normal» qui pense que tout va bien alors que la France est au fond de l’abyme, qu’on lynche les cadres chez Air France et que des prisonniers en permission avec 24 condamnations tuent des policiers. Le mot
«Le PS organise l’abstention»
chienlit et le nom de Taubira provoquent les sifflets espérés. Le passage sur l’immigration massive, la différence entre réfugié politique et réfugié de guerre qui doit repartir quand la guerre est finie, les disputes chez les Le Pen et «cette violence intrafamiliale» font grimper le niveau sonore dans le hall 3 du Parc des Expositions. La phrase «Quand on voit comment Mme Le Pen traite son père, ça ne donne pas envie qu’elle s’occupe de notre pays» déclenche des cascades de rires, de même que le paragraphe sur la difficulté de gérer toutes les sensibilités chez les Républicains «Je me donne beaucoup de mal depuis un an pour apaiser notre formation, ce n’est pas facile tous les jours mais à force de dire vous vous aimez, ils finissent par le penser..». Et de marteler « La France n’est pas une race» avec une transition facile vers la tentation du Fn « Il n’y aura aucun accord avec le Front national, chaque voix au Fn, c’est une voix pour le Parti socialiste!».
Les militants sont requinqués par ces trois quarts d’heure de discours vitaminé, la Marseillaise peut résonner entonnée par toute la salle. Puis l’ovation reprend et les « Nicolas!Nicolas!» tandis que le Président prend un bain de foule avant de quitter Béziers.
«La France n’est pas une race»