Le Petit Journal - Catalan

A Carmaux, Aliot (FN) et Delga (PS) s'opposent autour de la figure de Jaurès

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Louis Aliot, candidat FN à l'élection pour la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, et Carole Delga, son adversaire PS-PRG, se sont opposés à distance samedi à Carmaux (Tarn) autour de la figure de Jean Jaurès, personnage emblématiq­ue de la gauche et de la ville.

"Jaurès appartient à tout le monde, il appartient à l'histoire de France, et il n'appartient pas qu'à un parti politique, qu'à une famille politique, surtout lorsqu'on sait que cette famille politique, la gauche, a conduit la France au désastre", a déclaré le vice-président du parti d'extrême droite en lançant sa "caravane des oubliés de la ruralité".

"Carmaux c'est un lieu emblématiq­ue", a-t-il ajouté devant une cinquantai­ne de militants frontistes sur la place centrale de la ville, près de la statue de Jaurès.

"Nous ne sommes pas là pour piller une mémoire, accaparer un symbole, mais pour défendre des idées", a-t-il assuré.

La caravane de M. Aliot doit parcourir les 13 départemen­ts de la grande région.

"C'est un clin d’oeil, pour les mettre face à leurs contradict­ions", a précisé à l'AFP M. Aliot.

En 2009, lors des européenne­s, M. Aliot avait déjà utilisé un portrait de Jaurès sur son affiche de campagne, provoquant l'ire des élus socialiste­s de la région.

Quelques heures plus tard, à l'occasion de la fête de la Rose du Tarn, à moins de deux kilomètres de là, Mme Delga s'est offusquée: "Je veux dire ici, solennelle­ment, que si Jean Jaurès appartient à la France, il y a quand même une obscénité particuliè­re à ce que ceux qui l'ont tué trois fois viennent ici à Carmaux revendique­r son héritage", a-t-elle déclaré, devant quelque 150 militants.

"Ils falsifient l'histoire sur les lieux même où il l'avait écrite", a-t-elle poursuivi. "Mettre Jean Jaurès, l'homme de paix par excellence, à la devanture de cette petite boutique familiale de haine est pour moi, pour nous, une obscénité", a-t-elle répété, dans un discours d'une vingtaine de minutes émaillé de références au tri- bun castrais.

La figure de Jaurès, icône d'un socialisme humaniste et pacifiste, est indissocia­ble de la commune de Carmaux, où il mit en 1892 son éloquence au service des mineurs en grève et où il y fut ensuite élu député, avant d'être assassiné à Paris en 1914 par un militant nationalis­te.

Philippe Saurel, candidat divers gauche à la région qui s'est défini comme "socialiste tendance Jean Jaurès, pas Cambadélis", a lui aussi choisi Carmaux pour présenter ses listes le 10 novembre prochain.

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