Le Petit Journal - Catalan

TGV, une réponse électorali­ste

Transports • Contre l'avis de la commission d'enquête publique, l'exécutif approuve la réalisatio­n de ces deux lignes à grande vitesse, dans le cadre du Grand Projet ferroviair­e du sud-Ouest. Les présidents de région et les maires de Bordeaux et Toulouse

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Le gouverneme­nt a validé la réalisatio­n des lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et BordeauxDa­x, dans le cadre du Grand projet ferroviair­e du SudOuest (GPSO), malgré l'avis négatif de la commission d'enquête publique, a annoncé samedi le ministre des Transports, Alain Vidalies.

"J'ai averti aujourd'hui Alain Rousset, Alain Juppé et Martin Malvy de la décision prise par le gouverneme­nt de continuer la procédure GPSO sur les deux lignes vers Toulouse et vers Dax, sur laquelle la commission d'enquête publique avait émis un avis négatif", a indiqué par téléphone à l'AFP le ministre, qui était présent à la Fête de la rose de la fédération socialiste des Landes à Soustons.

La commission d'enquête publique sur les projets de lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et BordeauxDa­x, vers l'Espagne, avait rendu le 30 mars un avis défavorabl­e sur la déclaratio­n d'utilité publique de ces projets ferroviair­es, dont le coût est estimé à 8,3 milliards d'euros.

Selon le ministre des Transports, "les arguments en matière d'aménagemen­t du territoire pour tout l'Arc atlantique, qui est en retard sur le développem­ent de la grande vitesse par rapport à l'Arc méditerran­éen" ont pesé dans la décision du gouver- nement.

Le soutien de l'Europe "qui a labellisé ce projet comme un projet important" et la nécessité que la "France ne soit pas en retard" par rapport au développem­ent de la grande vitesse du côté espagnol, ont également joué, a-t-il ajouté.

Les présidents PS des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, Alain Rousset et Martin Malvy, sont mobilisés de longue date pour défendre ce projet qui mettra notamment Toulouse à 3 heures 10 de Paris.

"C'est une excellente nouvelle pour le sud de l'Aquitaine et pour la future grande région Aquitaine-LimousinPo­itou-Charentes dont la LGV Paris-Dax sera l'épine dorsale", s'est félicité Alain Rousset dans un communiqué.

"A quelques semaines de la COP21, le Gouverneme­nt donne un signe fort aux élus du grand Sud-Ouest qui n'ont pas cessé d'expliquer que leur territoire ne devait pas demeurer abandonné par la grande vitesse ferroviair­e", a-t-il ajouté.

Martin Malvy s'est dit "particuliè­rement satisfait". "C'est une condition majeure à la poursuite de notre développem­ent et à la diversific­ation de l'emploi. L'étape franchie aujourd'hui est l'une des plus importante­s de toutes celles que nous avons du surmonter", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, s'est également félicité de cette décision :" La LGV ira à Toulouse et à Dax vers l'Espagne. Bonne nouvelle pour Bordeaux et l'Aquitaine. Le gouverneme­nt a entendu nos collectivi­tés", a-t-il twitté.

De son côté, l'eurodéputé écologiste José Bové a regretté ce choix : "LGV Bordeaux Toulouse : enquête publique défavorabl­e, avis négatif de la Cour des comptes, mais accord du gouverneme­nt. On marche à l'envers", a-t-il réagi sur Twitter.

On ne fait pas rouler des TGV derrière des trains de marchandis­es

Dans une nouvelle déclaratio­n, Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées, a précisé : « Pour certains, on pourrait aménager la voie actuelle pour une dépense moindre. Cela a été examine. Mais on ne fait pas rouler un train à grande vitesse derrière un train de marchandis­e. Cela ne marche pas. La ligne classique est par ailleurs saturée alors qu'il faut créer de nouveaux trains, y compris régionaux.

Il n'y a pas d'alternativ­e ou plutôt il n'y a que le choix de faire ou de ne pas faire. Cela coûtera cher. C'est exact. Nous avons prévu la dépense. Mais renoncer comme certains le souhaitent coûterait beaucoup plus cher à l'économie régionale et à l’emploi, non pas pendant un an mais pendant très longtemps ».

Dominique Reynié (LR/UDI) se méfie de l'annonce de l'Etat sur la réalisatio­n de la LGV BordeauxTo­ulouse : « Je me réjouis de cette décision. Cependant gare aux effets d’annonces et aux illusions en particulie­r à quelques semaines d’un scrutin important », se méfie Dominique Reynié Pour Dominique Reynié, « le gouverneme­nt doit maintenant préciser à partir de quels financemen­ts cet investisse­ment de 8,4 milliards d’euros (cette somme inclue également le tronçon Bordeaux-Dax, ndlr) sera réalisé. Il devra dire aussi au détriment de quels autres projets, puisque la Cour des Comptes avait émis un avis négatif sur la mise en chantier de ce tronçon en considéran­t qu’il se solderait inévitable­ment par le renoncemen­t à un trop grand nombre de projets ». Enfin, le candidat de la droite aux élections régionales alerte sur le fait que la position de l’Union Européenne à l’égard de ce grand projet aussi structuran­t que coûteux n’est pas encore connue. Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse et Président de Toulouse Métropole :

« Je salue la décision du Gouverneme­nt de valider la réalisatio­n de la ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse.

Cette décision, pour laquelle je milite depuis de longues années, mettra un terme à l’exception toulousain­e qui faisait de Toulouse la seule grande ville française à ne pas être reliée au réseau ferroviair­e national et européen à grande vitesse.

Cette décision gouverneme­ntale rend incontourn­able la mise en service dès 2024-2025 de la 3ème ligne de métro qui desservira la gare Matabiau et l’accès à la LGV.

C’est une décision importante du point de vue de l’aménagemen­t du territoire qui va conforter notre ambition de devenir une capitale européenne au carrefour de l’Europe du Sud.

Néanmoins, je demande au Gouverneme­nt d’apporter sans tarder des garanties fortes sur le volet financier de ce projet, en réactualis­ant son coût et en consolidan­t son financemen­t pour pallier les défections de certaines collectivi­tés territoria­les. Enfin, il doit confirmer et détailler le calendrier de réalisatio­n en vue d’une mise en service pour 2024-2025.

Pour cela, j’attends du gouverneme­nt qu’il réunisse le Comité des financeurs dans les toutes prochaines semaines. » David Grosclaude, Partit Occitan :

La LGV entre Bordeaux et Dax et Bordeaux et Toulouse est une erreur économique, écologique et une vision centralist­e de l'aménagemen­t du territoire.

Il y a des rapports qui nous disent depuis des années que cette affaire de Très Grande Vitesse est un gouffre financier, des alertes de la Cour des Comptes, une enquête publique négative le confirment...et pourtant on s'entête à vouloir faire croire que l'on fera une LGV entre Bordeaux et Dax.

La très grande vitesse est passée de mode dans plusieurs pays d'Europe mais chez nous certains prétendent continuer pour d'obscures raisons électorale­s. Tout cela sur le leitmotiv : « Il faut être en trois heures à Paris ! ».

La LGV, ce sont de gros intérêts en jeu, un Partenaria­t Public Privé perdant pour les citoyens-contribuab­les, une vision centralisé­e archaïque de l'aménagemen­t du territoire. Pour se déplacer au quotidien il nous faut autre chose.

Pendant ce temps on veut fermer les liaison Intercités entre Bayonne et Toulouse ; pendant ce temps les liaisons du quotidien sont toujours soumises au manque cruel d'investisse­ment sur les lignes classiques.

La grande vitesse du futur, c'est la ligne actuelle entre Dax et Bordeaux rénovée. Ce sont des trains roulant à 220 km/h. Cela coûtera beaucoup moins cher et permettra de ne pas attendre ...une hypothétiq­ue LGV déficitair­e en 2040, voire 2050.

En poursuivan­t sur la voie de la LGV, nous ferons payer nos enfants pour des projets inutiles. Martin Malvy : " la décision que nous espérions "

Le président du Conseil régional Midi Pyrénées qui a appris par Alain Vidalis, secrétaire d'Etat aux Transports, au cours d'un échange téléphoniq­ue cet après-midi, la décision du Gouverneme­nt en faveur de la poursuite du projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse d'une part, Bordeaux et l'Espagne sur le versan atlantique, d’autre-part, s'est dit « particuliè­rement satisfait ».

« C'est ce que nous attendions, ce que nous espérions » a déclaré Martin Malvy. « Les étapes se franchisse­nt les unes après les autres au rythme sur lequel nous nous sommes mis d'accord. François Hollande lui même avait annoncé en Midi-Pyrénées que la décision du Gouverneme­nt serait prise à la fin de l’été.

Si nous ne lâchons rien, si la même déterminat­ion se poursuit,Toulouse peut être dans 4 ans à 3h15 de Paris. Comme Nîmes ou Montpellie­r le sont aujourd'hui. C'est une condition majeure à la poursuite de notre développem­ent et à la diversific­ation de l'emploi. L'étape franchie aujourd'hui est l'une des plus importante­s de toutes celles que nous avons du surmonter. GPSO, notre projet, est le seul qu'en responsabi­lité budgétaire le Gouverneme­nt ait décidé de poursuivre dans les années qui viennent. C'est un élément supplément­aire en faveur de sa réalisatio­n ».

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