Fillon n'est "pas un adversaire des syndicats" mais veut d'autres moyens de négocier
L'ancien Premier ministre François Fillon n'est "pas un adversaire des syndicats" mais souhaite parallèlement le développement de "moyens de négocier des sorties de conflit ou des améliorations", prenant l'exemple de l'entreprise Smart en Moselle.
"Je ne suis pas un adversaire des syndicats, j'ai toujours pensé que le dialogue social était nécessaire, je voudrais même qu'on lui donne plus d'importance en ouvrant des champs nouveaux comme la discussion sur les temps de travail. Mais quand les syndicats sont en situation de blocage, quand leur représentativité est très faible, comme celle des partis politiques d'ailleurs, on peut prévoir, en plus des syndicats, pas à la place, des moyens de négocier des sorties de conflit ou des améliorations comme c'est le cas chez Smart", a estimé M. Fillon mardi au micro de RTL.
"Le référendum chez Smart, c'est un sujet dont le gouvernement aurait dû s'emparer. Voilà une majorité de salariés qui décide de passer à 39 heures, et les syndicats vont bloquer", a insisté l'ancien Premier ministre.
En septembre, une majorité des salariés de Smart France à Hambach (Moselle) s'est prononcée en faveur d'un retour provisoire aux 39 heures en échange d'une garantie de l'emploi jusqu'en 2020. La CGT et la CFDT entendent opposer leur veto à ce projet.
Comme RTL lui faisait remarquer que 74% des cadres ont voté "oui" mais seulement 39% des ouvriers, M. Fillon a répondu: "alors maintenant on fait la distinction entre les ouvriers et les cadres... Demain on fera la distinction entre les ouvriers spécialisés et les cadres supérieurs... Chaque fois qu'on a envie de tuer une bonne nouvelle, c'est ainsi qu'on procède".
"Je me déplace dans les entreprises. Je ne dis pas que les gens sont enthousiastes à l'idée de travailler plus mais en même temps, ils voient bien que la situation économique continue de se dégrader", a poursuivi M. Fillon.
"Le Premier ministre, qui était pour la suppression des 35 heures quand il n'était pas Premier ministre, devrait s'appuyer sur ce référendum". Quant à François Hollande, "impuissant et enfumeur", "il laissera une réforme de société sur le mariage et une France dégradée au plan économique et social" et sa fin de mandat comptera parmi "les mois les plus longs et les plus inutiles de la Ve République".