Le Petit Journal - Catalan

Démission après un commentair­e sur Facebook

- Rosa Pucci

Si aux Etats Unis, « liker » sur Facebook fait partie de la liberté d’expression, ce n’est pas le cas en France. Et les réseaux sociaux fonctionne­nt différemme­nt. Facebook permet des conversati­ons privées, mais sur Twitter, tout est public… Ainsi l’université d’Hannover recense tous les tweets dans lesquels les personnes haïssent leurs jobs ou déclarent des envies de meurtres envers leurs collègues… Et oui, se défouler en tweetant « je vais tuer mon boss », est l’une des façons les plus directes de prendre la porte.

Quelle liberté d’expression sur les réseaux sociaux ?

Un salarié, jouit, comme tout citoyen, d’une liberté d’expression qu’il peut exercer dans l’entreprise comme en dehors de celle-ci. Mais cette liberté d’expression a aussi des limites juridiques, tel le dénigremen­t, les propos injurieux, diffamatoi­res ou excessifs. Elle ne doit pas non plus avoir pour objet de nuire à l’entreprise ou de vouloir saper l’autorité de l’employeur. En effet, en vertu du contrat de travail, tout salarié a une obligation de loyauté envers son employeur…

Des réseaux sociaux privé ou public ?

Si les réseaux sociaux sont des lieux de conversati­ons, où l’on échange avec ses proches sur son quotidien, donc, sur son travail, ce n’est pas tout à fait comme une discussion autour d’une table le dimanche midi… Et sur les réseaux sociaux, la parole est écrite et peut rester durablemen­t ou faire l’objet d’une capture d’écran…

Ainsi, un salarié a reconnu avoir posté « J’en ai marre de travailler avec des faux-culs » sur Facebook tout en indiquant qu’il s’agissait d’une conversati­on privée. Mais la Cour d’appel de Rouen a considéré que le salarié ne pouvait s’abriter derrière le caractère confidenti­el de ces propos tenus sur le mur public du réseau social et accessible à toute personne. Ce dénigremen­t opéré sur un réseau social n’est pas anodin et a justifié son licencieme­nt.

Le président du club de Foot de Baho Pézilla démissionn­e

« Depuis le lundi 2 novembre, je ne suis plus le président du Baho Pézilla FC. En cause, un différent suite à un commentair­e posté sur le réseau social. Facebook, puis transmis à une tiers personne ( anonyme) en mairie de Pézilla. Le statut en question sur le choix d'accueillir des émigrants sur la commune, m'a fait sourire et sur un coup de tête, l'envie de le commenter m'est venue, je vous laisse juger : ... Moi personnell­ement je n'accepterai pas sous nos couleurs!

Oui j'ai fait une erreur, je tiens à m'excuser de l'image du club que je peux véhiculer au travers de mon message. Mais il ne reflète aucun cas ma vision du football amateur. Éducateur au sein du club depuis 8 ans,Président dans ma troisième année, le club a toujours été ouvert à quiconque. Dès ma prise de fonction en août 2013, mon chois fut de réduire de 30% la cotisation afin d'offrir le foot à toute les bourses, et j'en suis fier.

Suite aux menaces reçues à l'encontre du club, gel des subvention­s, accès aux infrastruc­tures par la mairie de Pézilla, Monsieur Billès, ainsi qu'une partie de son conseil municipal, j'ai décidé de démissionn­er.

A ce jour, je reste aux côtés du club, si on me le permet. J'invite toutes personnes intéressée­s par la vie associativ­e et le club, à venir nous rencontrer lors de l'assemblée élective le samedi 21 novembre au siège du club à 18h30. Je reste totalement disponible pour en débattre en aparté de mon racisme et de ma xénophobie si vous pensez en être témoin à mes côtés.»

yomsi ur Pornas Méréet Les propos étalés sur les réseaux sociaux n'ont rien d'injurieux ou de diffamatoi­re, ce n'était qu'une pensée, une hypothèse que l'on a malheureus­ement utiliser pour atteindre. Une chose est sur, ne soyez pas impulsif ! Sous le coup de la colère, on peut publier des commentair­es qui dépassent notre pensée. Mais une fois mis en ligne, c’est souvent trop tard ! Alors, avant de cliquer sur le bouton « publier », réfléchiss­ez à deux fois et réservez-vous quelques secondes de réflexion.

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Jérémy Portas

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