Le Petit Journal - Catalan

L'enseigneme­nt privé veut lui aussi jouer un rôle dans la mixité sociale

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L'enseigneme­nt catholique privé sous contrat, qui scolarise près de 18% des enfants en France, travaille depuis deux ans à accroître la mixité sociale de ses établissem­ents, inférieure à celle du public.

Il a élaboré des outils d'analyse qui mesurent l'engagement et les projets des écoles, collèges et lycées "en faveur de l'ouverture à tous". Dans le cadre de ce travail intitulé "Réussite pour tous", les chefs d'établissem­ent sont incités à remplir des dossiers qui répertorie­nt les catégories socio-profession­nelles des parents, les projets en cours ou en réflexion, ou encore l'analyse des besoins.

"Dans une société fragilisée par diverses fractures, l'Ecole catholique entend poursuivre et approfondi­r sa contributi­on à l'édificatio­n du lien social", rappelait à la rentrée 2015 Pascal Balmand, secrétaire général de l'Enseigneme­nt catholique.

Cette politique de mixité "correspond certes à des préoccupat­ions sociales et culturelle­s mais aussi et plus encore à des visées éducatives. Il n'est pas possible de faire réellement grandir un enfant ou un jeune dans l'entre-soi", ajoutait-il.

Le privé accueille parfois des enfants dont les familles refusent le collège public dont dépend leur secteur selon la carte scolaire. La volonté politique de mixité sociale dans les écoles publiques, que le ministère de l'Education veut favoriser, se heurtera donc toujours à la capacité des familles à se replier sur le privé, estiment des chercheurs.

Pas question cependant d'imposer la carte scolaire au privé, le ministère le répète à l'envi. Mais la ministre Najat Vallaud-Belkacem souligne "l'envie du privé de s'engager davantage sur les questions de mixité sociale, contrairem­ent à certains clichés".

"On veut bien s'associer", indique Pierre Marsollier, délégué général à l'enseigneme­nt catholique, qui qualifie la démarche de "politique des petits pas". Il prône une approche non au niveau national, mais territoire par territoire, en raison des disparités de mixité sociale dans le privé selon les différente­s zones.

A la rentrée 2014, les enfants favorisés socialemen­t représenta­ient 37,2% des élèves du secondaire dans le privé, contre 20,6% dans le public. Les enfants défavorisé­s représenta­ient eux 19,2% des élèves du privé et près de 40% des effectifs du public, selon "Repères et références statistiqu­es", qui compile toutes les données chiffrées sur le secteur éducatif.

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