Le Petit Journal - Catalan

L'AFP inaugure une série d'expos du Centre internatio­nal de photojourn­alisme

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"1945, le retour des absents", une exposition de l'AFP sur les 2 millions de Français prisonnier­s de guerre, déportés ou travailleu­rs rapatriés, a lancé mardi la première d'une série d'exposition­s du tout nouveau Centre internatio­nal de photojourn­alisme à Perpignan.

Ce centre, créé par les organisate­urs de la manifestat­ion annuelle Visa pour l'Image avec le concours de la mairie de Perpignan, accueille des fonds de photojourn­alistes du monde.

La première exposition, présentée au public au Couvent des Minimes jusqu'au 11 décembre, offre des dizaines de clichés pris par les photograph­es de l'AFP de prisonnier­s de guerre, déportés et travailleu­rs dans les terres du Reich rapatriés entre le printemps et l’hiver 1945. Plusieurs lieux deviendron­t des symboles de l’accueil comme l'Hôtel Lutetia, la Gare d’Orsay ou le Gaumont Palace à Paris.

Cette exposition, déjà présentée au musée parisien de l'Orangerie en septembre, a été inaugurée lundi soir en présence du maire de la ville Jean-Marc Pujol, des responsabl­es de Visa pour l'Image, de l'AFP et l'historienn­e Annette Wieviorka.

Cette dernière a préfacé un ouvrage de 240 pages rédigé par Alain Navarro, journalist­e de l’AFP dont il a dirigé plusieurs bureaux à l’étranger. Il s’appuie sur le fonds photograph­ique qu’il enrichit de récits oubliés. L'ouvrage est publié aux Editions Stock.

Après la guerre, des manifestat­ions et commémorat­ions avaient été immédiatem­ent organisées. Une parenthèse s'était ensuite refermée.

Le message officiel était que la nation était prête à accueillir ces hommes, tous égaux, pour reconstrui­re une France unie. Mais la réalité était tout autre. En haut de la "hiérarchie" devaient figurer les déportés politiques. Venaient ensuite les prisonnier­s militaires, exilés du pays et de l’Histoire depuis cinq ans.

À l’égard des autres, travailleu­rs volontaire­s et requis du STO, ou encore des "Malgré nous", Alsaciens et Mosellans enrôlés sous l’uniforme allemand, le regard traduisait la gêne.

Et puis le flou et l’opacité se sont abattus sur les victimes juives, ainsi que sur les rescapés des camps de la mort.

L’AFP, renaissant­e après la Libération, avait envoyé partout ses équipes de photograph­es couvrir le grand retour et un fonds unique, le plus important de toute la presse française, avait ainsi été constitué.

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