Hymne à l'unité d'une gauche "d'avenir" à Montpellier
L'économiste J. Sapir à un colloque sur l'euro organisé par une fondation liée au FN
Des leaders du Front de gauche et d'EELV, dont Cécile Duflot, ont célébré jeudi soir à Montpellier les vertus d'une liste d'union inédite, qui porte en LanguedocRoussillon-Midi-Pyrénées les espoirs de recomposition d'une gauche "d'avenir" au L'économiste anti-euro Jacques Sapir interviendra fin novembre à un colloque intitulé : "l'euro, un échec inévitable?", organisé par la Fondation pour une Europe des nations et des libertés, une émanation du parti politique européen eurosceptique cofondé par le FN.
Le colloque "l'euro, un échec inévitable?", articulé autour du thème de l'échec et de la sortie de la monnaie unique, réunira le 21 novembre à Paris plusieurs intervenants dont l'économiste Jacques Sapir, directeur d'études à l'EHESS, connu pour ériger en priorité la sortie de l'euro et qui a confirmé sa présence à l'AFP.
La Fondation pour une Europe des nations et des liber- niveau national.
Cécile Duflot, Clémentine Autain, Pierre Laurent, Noël Mamère, Liêm Hoang-Ngoc (Nouvelle gauche socialiste), étaient réunis jeudi soir autour de Gérard Onesta, tête de liste "Nouveau monde", rassemblant EELV, Front de tés est une émanation du parti et groupe parlementaire européen d'extrême droite "Mouvement pour l'Europe des nations et des libertés" (MENL), présidé par l'un des vice-présidents du Front national, Louis Aliot. Le cercle de réflexion "Club idées et nation", également dirigé par Louis Aliot, co-organise le colloque.
Les théories de M. Sapir sont reprises par des mouvements politiques allant de l'extrême gauche à l'extrême droite, sans qu'il ne s'affilie à l'un ou l'autre, même s'il a déjà soutenu Jean-Pierre Chevènement en 2002, le Front de Gauche aux élections européennes de 2009 ou encore participé à plusieurs événements de De- Gauche, Nouvelle gauche socialiste, régionalistes et collectifs citoyens. Seul JeanLuc Mélenchon, grippé, était absent de la photo de famille, remplacé par Eric Coquerel, ce qui a empêché des retrouvailles très attendues avec Mme Duflot.
Les soutiens de M. Onesta se sont succédés à la tribune pour saluer, sous des applaudissements nourris, l'union voulue localement par les militants. "On en a rêvé, vous avez réussi ici ce que nous aurions dû faire partout, vous avez eu cette intelligence", a lancé Clémentine Autain, parlant d'une "alliance innovante" qui est "l'avenir de la gauche", a-telle ajouté.
"Ce meeting est un évènement", a martelé Liêm Hoang-Ngoc. "Toutes les tribus de la prochaine gauche bout la France, de Nicolas Dupont-Aignan.
M. Sapir avait appelé fin août à un "Front de libération nationale" contre l'euro, indiquant qu'"à terme, la question des relations avec le FN, ou avec le parti issu de ce dernier, (serait) posée", avant de juger, face au tollé suscité, que la participation de Mme Le Pen à un tel Front n'était "pas envisageable" à cause de la "préférence nationale" prônée par le FN.
Le colloque réunit également plusieurs économistes anti-euro, dont Jean-Jacques Rosa ou Jean-Pierre Gérard, président de l'institut Pomone, qui plaide pour la fin de la monnaie unique, et membre du parti Debout la France. sont dans cette salle".
"Cette liste ne doit pas être considérée comme un coup", a renchéri Noël Mamère. "Elle doit être le début d'une gauche qui soit enfin respectable et respectée".
"Cette soirée sera sans doute historique", a estimé Eric Coquerel qui parle d'une "opposition de gauche" qui tendrait vers "un grand mouvement citoyen"
"Je suis ici parce que je pense que cette dynamique peut être victorieuse", a déclaré Cécile Duflot, estimant que la "recomposition de la gauche" répondait à "une urgence".
M. Onesta s'est dit partisan de "ne pas attendre de se ressembler pour se rassembler". Il a en revanche fustigé la "liste de diversion" de Christophe Cavard, (député écologiste du Gard), copieuse-
Être devant la liste PS/PRG au 1er tour
ment sifflé par la salle.
Crédité de 11 à 16% dans les sondages, la liste Nouveau Monde espère dépasser au premier tour celle de la socialiste Carole Delga, dans une région où la gauche part divisée.
Jeudi soir, les ténors venus soutenir la liste et M. Onesta lui-même ont d'ailleurs tiré à boulets rouges sur le gouvernement socialiste, cette "gauche de pouvoir" qui a selon eux "trompé" les citoyens.
Le secrétaire général du PCF, Pierre Laurent, a ainsi fustigé les propos de Manuel Valls sur une possible fusion avec la droite au second tour pour éviter une victoire Front national en Nord-Pas-de-Calais/Picardie. Il s'agit selon lui d'une "déclaration de désertion" et d'un "renoncement" visant au "sabotage de la gauche".