Le Petit Journal - Catalan

Le 66 : départemen­t plutôt concerné

Fiche «S» • Le sous-fichier S recensait 5 000 personnes en 2012 selon Sud Ouest. Aujourd’hui, il en compterait près de 10 000 selon Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, et jusqu’à 20 000 selon Le Parisien. Le

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Quand on pense «islam radical» on ne fait pas forcément le lien avec les Hautes-Pyrénées ou les Pyrénées-Orientales. Et pourtant notre départemen­t est l’un de ceux où se trouvent le plus de cas de radicalisa­tion eu égard à son nombre d’habitants. Avec 1 fiche d’individu «radicalisé» pour 8600 habitants nous sommes derrière les hautes-Pyrénées mais devant le Tarn-et-Garonne et le Gard… des départemen­ts comprenant une importante communauté musulmane.

Selon les indication­s fournies par le ministre de l’Intérieur : « Les candidats au départs pour la Syrie sont principale­ment originaire­s de six régions – Île-deFrance, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc- Roussillon, Nord-Pas-de-Calais et MidiPyréné­es ». Ce qui fait de notre future grande région un territoire particuliè­rement touché par ces dérives.

« Les personnes ayant quitté la France pour la zone irako-syrienne constituen­t une population jeune, note également le rapport, « issus des classes moyennes », selon le constat établi les derniers temps, « alors que l’image classique que nous avons du djihadiste est celle d’un jeune de banlieue qui est passé par les étapes suivantes : déviance, prison, sortie de prison, récidive, participat­ion à des trafics, illuminati­on mystique… ».

Les 51 personnes recensées comme radicalisé­es dans les Pyrénées-Orientales font l’objet d’une surveillan­ce particuliè­re qui varie suivant le degré de radicalisa­tion. Au final, bien plus de personnes font l’objet d’un suivi particulie­r sur le départemen­t.

La rapport parlementa­ire publié le 2 juin faisait suite aux attentats de janvier. Il n’est pas certain que la situation n’est pas évoluée depuis, en particulie­r l’attentat du 13 novembre dernier, dans un sens comme dans l’autre.

Ce rapport traduit également une absence de profil type :

- 75% des signalemen­ts concernent des majeurs et 25% des mineurs ;

- 35 % des signalemen­ts concernent des femmes ;

S’agissant des mineurs, 56 % des signalemen­ts concernent des jeunes filles ;

- 41 % des signalemen­ts concernent des convertis ;

- 9 % des personnes signa- lées sont déjà parties, principale­ment en Syrie.

Il est indiqué qu'il convient cependant d’interpréte­r ces chiffres avec prudence, dans la mesure où ils ne concernent que les cas de ra d i c a l i s at i o n ayant fait l’objet d’un signalemen­t, émanant en règle générale de la famille, et comportent donc différents biais. D’une manière générale, on estime que près de 1 600 Français sont impliqués d’une manière ou d’une autre dans les filières irakosyrie­nnes.

Parmi les 457 Français localisés sur zone, on compterait 137 femmes et 80 mineurs – dont 45 jeunes filles mineures. Les volontaire­s ayant quitté la Syrie seraient 278, dont 213 seraient déjà

4 radicaux islamistes sur 10 sont des convertis issus de la classe moyenne

100

80

60

40

20

0 revenus en France. Il y aurait, en transit vers la zone, 320 de nos ressortiss­ants, et 521 Français auraient manifesté des velléités de départ ; 105 sont décédés sur zone, dont huit dans le cadre d’opérations-suicide ; enfin, deux Français sont détenus en Syrie.

Le nombre global de Français impliqués est passé de 555 à 1 683, ce qui représente une augmentati­on de 203 % depuis le 1er janvier 2014. Quant au nombre total de combattant­s, il est passé de 224 à 457, ce qui représente une augmentati­on de 104 %.

Il existe un véritable porosité entre délinquanc­e et terrorisme, très visible lorsqu’on examine les cas de ceux qui sont engagés dans des opérations à caractère terroriste.

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«De petits délinquant­s sans envergure»

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