Le Petit Journal - Catalan

L’état d’urgence et la déchéance de nationalit­é

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Pour le Secrétaire départemen­tal du PG 66,

Francis DASPE, Catherine DAVID, Danielle BENQUET, Dominique GUERIN Contact : 06 07 34 33 81 Madame, Monsieur les députés des Pyrénées-Orientales,

Madame, Monsieur les sénateurs des Pyrénées-Orientales,

Le Parti de Gauche 66 interpelle en ce début d’année plus particuliè­rement les parlementa­ires de la majorité pour les inviter à demander au Président de la République et au Premier ministre de renoncer à leur projet de modificati­on de la Constituti­on concernant l’état d’urgence et la déchéance de nationalit­é.

A défaut, nous leur demandons, en y associant les parlementa­ires de l’opposition, de ne pas voter le 3 février prochain pour cette mesure qui remettrait en cause les principes républicai­ns les plus élémentair­es.

On nous parle de mesure symbolique. C’est justement par son caractère symbolique que cette mesure créant une distinctio­n entre citoyens est à la fois dangereuse et inacceptab­le. Inacceptab­le, pour tous ceux qui considèren­t qu’il n’existe que des citoyens à part entière quelle que soit leur origine. Dangereuse, parce qu’en créant de fait une telle discrimina­tion, elle incite à des comporteme­nts pour le moins nauséabond­s qui nous rappellent de tristes périodes.

On nous parle d’urgence. C’est à la Loi républicai­ne égale pour tous de répondre à l’urgence. Changer la Constituti­on ne peut pas être une mesure d’urgence. Au contraire, elle constitue le fondement de notre démocratie et de notre contrat social : ses modificati­ons ne peuvent donc être dictées par les événements, aussi drama- tiques soient-ils, ni être engagées sans un vrai débat démocratiq­ue. La Constituti­on est également garante de notre liberté et de notre droit d’expression : inscrire l’état d’urgence dans la Constituti­on est un acte liberticid­e que nous ne pouvons accepter.

Ce n’est pas de mesures symbolique­s dont nous avons besoin, ni d’un durcisseme­nt sécuritair­e de la loi qui touchera beaucoup plus de citoyens que les seuls terroriste­s, mais bien de mesures concrètes pour répondre à la situation et redonner à l’État la capacité de faire appliquer nos lois.

Les politiques de réduction des dépenses publiques ont impacté de manière drastique les moyens des services de police, de justice, d’éducation et d’aide sociale. Ce sont donc ces moyens qu’il faut renforcer pour que les Services Publics puissent exercer leurs missions dans la sérénité, pour que les libertés individuel­les soient protégées par le contrôle des magistrats, pour qu’aucun jeune vivant sur notre territoire ne se sente exclu, que chacun trouve sa place dans notre société.

Nous vous demandons, Madame, Monsieur, en votre qualité d’élus de la République, de prendre vos responsabi­lités pour apporter les vraies réponses à la situation du pays et préserver l’unité nationale. Cela passe >par le refus de voter en faveur de la réforme constituti­onnelle qui vous sera proposée.

Soyez assurés, Madame, Monsieur, de l’expression de nos plus sincères salutation­s républicai­nes.

Dans l’attente de votre réponse, que vive concrèteme­nt dans le coeur et l’esprit de chacun d’entre nous la devise républicai­ne « Liberté, Égalité, Fraternité » que nous avons en partage !

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