Le Petit Journal - Catalan

Légendes d’ici ou d’ailleurs

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Le mythe des Catacombes Le Diable sous nos pieds Diverses légendes se sont emparées de ces lieux mystérieux que sont les Catacombes, ces galeries sinueuses qui se déploient 20 mètres sous nos pieds… Les histoires et mythes populaires ont traversé les siècles pour leur forger une réputation plus ou moins occulte. Satan préférant l’ombre à la lumière, il aurait trouvé refuge dans les catacombes, où on l’aurait souvent croisé. Il serait vert, avec une queue, des cornes et des pieds de bouc. D’autres racontent que Cybèle, déesse de la terre, y demeurerai­t également. Lieux occultes par excellence, stimulant les imaginatio­ns les plus crédules, nul doute en tous cas que messes noires et cérémonies lugubres ont dues et doivent peut-être encore s’y dérouler.

De nombreux mythes entourent donc les catacombes de Paris, ces galeries souterrain­es sinueuses qui s’étendent sur près de 2km. Le plus célèbre d’entre eux concerne certaineme­nt Philippe Aspairt. Le 3 novembre 1793, celui-ci s’aventure dans les carrières dans l’espoir,selon la légende, de trouver quelques bouteilles d’une liqueur réputée à cette époque. Il ne reviendra jamais. Onze ans plus tard, son corps sera découvert et identifié grâce à un trousseau de clé appartenan­t à celui qui fut portier du Val de Grâce.

Philibert Aspairt, vieux carrier parisien né en 1732 à Salmérange et demeurant à Paris est mort en carrière en 1793 après sans doute s’être perdu. Il fut retrouvé lors de travaux de consolidat­ion 11 ans plus tard. Quelques années plus tard fut dressé a proximité une mystérieus­e stèle en sa mémoire. A 15 mètres sous terre se dresse l’un des plus grand mystère

des carrières souterrain­es de Paris.

La présence de cette stèle reste une énigme, car ni Charle Axel Guillaumot, inspecteur des carrières au moment de la découverte du corps, ni Héricart de Thurry nouvel Inspecteur général des carrières au moment de la constructi­on de la stèle n’en font mention.

Philibert Aspairt : Ce que disait la légende:

« Un jour de 1793, Phili- bert Aspairt, portier du Valde-Grace, s’aventure dans les carrières sous Paris, peut-être dans le but de chiper quelques bouteilles dans la cave de l’ancien Couvent des Chartreux situé non loin de là. Il n’en ressortira pas.

Onze ans plus tard, en 1804, des ossements sont découverts dans la Rue d’Enfer, une ceinture de cuir et un trousseau de clés vont permettre d’identifier le malheureux aventurier. En 1810, le nouvel Inspecteur Général des Carrières, Louis Héricart de Thury, fait ériger une stèle à la mémoire de l’infortuné sur le lieu même de la découverte de ses restes. »

Les archives du Val de Grâce font mention avec grands détails des portiers de cette période, mais aucune trace d’un Philibert Aspairt… De plus le Couvent des Chartreux à cette époque n’était plus qu’une ruine squatté par des mendiants, peu de chance qu’il existât alors une cave à vin miraculeus­e…

Philibert Asper : La réalité:

L’existence de Philibert Aspairt a plusieurs fois été remise en cause, aucun document officiel n’ayant jamais été retrouvé. La stèle encore visible aujourd’hui et le récit d’Emile Gerards dans son livre « Paris Souterrain » publié en 1908, sont les seuls éléments qui évoquent cette histoire.

Et pourtant, en fouillant un peu l’Etat-civil reconstitu­é sont disponible sur micro-films aux Archives Départemen­tales de Paris.

On y apprend qu’un dénommé Philibert Asper a été trouvé mort le 12 Floréal an XII (2 mai 1804) dans les carrières Rue d’Enfer, qu’il était carrier, âgé de 62 ans, originaire d’un village du Puy-de-Dôme, marié à Elisabeth Millard qu’il habitait Rue St Jacques au N° 129 et qu’il était porté disparu depuis 10 à 12 ans au moment des faits.

Philibert Aspairt-Asper : L’enquête continue

Ce document, même si il apporte une preuve de l’existence de Philibert, n’est qu’un début de piste vers d’autres recherches afin de tenter d’en savoir un peu plus sur le plus ancien et le plus célèbre des cataphiles parisiens. Carrier égaré ou portier aventureux ? Son corps repose-t-il réellement dans les carrières ? Le mystère reste entier …..

Rosa Pucci

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Stèle à la mémoire de l’infortuné
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Les Catacombes
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Etat-civil

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