Un chirurgien prescrit trois solutions et un peu de courage
Dans sa lettre ouverte, le Pr Vallancien explique comment résoudre rapidement le problème des déserts médicaux grâce à trois solutions.
Il croit tout d'abord dans la télémédecine et encourage les pouvoirs publics à mettre en place le haut débit sur la totalité du territoire national. Le chirurgien demande à l'assurance-maladie de financer la téléconsultation. « Le vrai problème concerne le paiement des actes télétransmis : tant que ces actes ne sont pas honorés, aucun développement ne sera possible. »
Le Pr Vallancien réclame un meilleur partage des tâches entre médecins et infirmiers –c'est son credo depuis plusieurs années. « En utilisant les compétences déjà reconnues pour les infirmiers, et en créant des mastères d’un ou deux ans selon la demande sanitaire, on pourra couvrir le pays d’un tissu de professionnels capables de répondre à la désertification », assène-t-il.
Enfin, selon le chirurgien, la France doit mieux organiser son recours aux transports par hélicoptère. « La mutualisation de moyens héliportés entre le SAMU, les pompiers, la gendarmerie, les trois armées, la sécurité civile, le parc d’engins de transport aérien est grand et sous utilisé ». Le Pr Vallancien estime que le patient pourrait être transporté depuis le lieu de l'accident « en quelques minutes vers le bon hôpital, au lieu de maintenir de petits services de chirurgie à trop faible débit opératoire pour assurer des prestations de qualité » : « Une heure d’hélicoptère à deux mille euros est plus efficace et moins coûteuse que l’entretien d’un bloc opératoire quasi vide à l’année. »
La désertification médicale n'est donc pas une fatalité. « Nous possédons tous les moyens d’offrir aux Français une couverture sanitaire de qualité en un temps record, conclut le chirurgien, qui invite les parlementaires à « sortir des clichés usés » et à faire preuve « de courage politique » pour mettre en place ses propositions. « En à peine deux ans les déserts médicaux, pourraient être résorbés », assène-t-il.