Le point fort. Qui fait la loi ?

Après le coup de menton, la séduction n’a pas l’air de mieux marcher. L’opération de déminage – tardive – entamée avec les étudiants et lycéens à Matignon n’a convaincu personne.

Ça ne coûte pas cher à promettre, et le pouvoir ne manquera pas d’y ajouter quelques friandises sur les bourses étudiantes. Sortira-t-il pour autant de ce bourbier après être resté enlisé trois mois dans l’impasse de la déchéance de nationalité ?

Ce lundi, à défaut d’évolutions significatives, le gouvernement a donc recréé une unité à gauche. Contre lui.

Les temps ont changé, ils sont devenus plus sauvages économiquement. La société n’a plus le même visage, il s’est beaucoup ridé. Au pourtour, dans un sas chaque année étiré, la jeunesse piétine. La droite, voici dix ans, en était encombrée, la gauche aujourd’hui ne sait plus la gérer. La mèche est allumée. Ce n’est pas celle des pétards de 68 qui fut, par certains côtés, une fête printanière de plein-vent. On s’y embrassait dans les cortèges, l’avenir avait la couleur de la paix et des fleurs. Aujourd’hui, c’est l’air même qui parait d’un coup pouvoir s’embraser.

Après tant d’aveux d’impuissance et d’empathie pour le Medef, il est un peu tard pour le gouvernement pour opérer une reconquête de l’électorat de gauche ; et si elle est organisée un jour, la primaire socialiste a peu de chances de réveiller l’enthousiasme de 2011.