ILS ONT OPTÉS POUR UNE MUTUELLE COMMUNALE…
Santé • Saint-Féliu-d'Avall a été la première commune à développer une mutuelle communale. Le Barcarès lui a emboîté le pas en juillet
“Près de 30 % moins chers qu’une mutuelle individuelle»
La pionnière fut la commune vauclusienne de Caumontsur-Durance, 4 200 habitants, en 2014. Depuis, d’autres ont suivi un peu partout dans l’Hexagone, avec le souci premier de rendre la couverture mutuelle accessible à tous, quand la sécurité sociale rembourse de moins en moins de prestations.
Dans les Pyrénées-Orientales, il a fallu attendre janvier 2015 pour que la première mutuelle municipale voie le jour à Saint-Féliu- d'Avall. C’est via l’association ACTIOM (Actions de mutualisation pour le pouvoir d’achat) et son dispositif « Ma commune, ma santé », que la municipalité a pu mettre en lien les mutuelles et ses administrés.
Selon la plateforme Actiom, une dizaine d’habitants auraient contacté leurs services. Un petit chiffre, mais l’association, qui couvre 675 communes en France, assure être « satisfaite » de ses débuts.
Un an et demi pour monter cette convention
La commune du Barcarès a également proposé ce type d’offres avec Actiom, à ses administrés. Ainsi, trois complémentaires santé -Miel mutuelle, Pavillon prévoyance et Smatis- sont proposées avec différents tarifs par tranche d’âge et selon trois niveaux de couverture.
Cette solution permet aux personnes d’accéder à une offre négociée, avec des tarifs « près de 30 % moins chers qu’une mutuelle individuelle». Aujourd’hui, certaines personnes sont amenées à dépenser jusqu’à 150 euros par mois pour leur complémentaire, ce qui représente souvent plus de 10 % des revenus.
« Il y avait des résultats intéressants pour d’autres communes. On s’est dit “pourquoi pas nous”. D’autant que les retraités se font souvent maltraiter, les mutuelles en profitent et augmentent le prix des contrats avec l’âge. Avec la MTRL, on a négocié des prix qui ne varient pas. À 60 ou 80 ans, on paie pareil. Il y a bien sûr les augmentations liées au coût de la vie mais pas plus », nous assure-t-on.
«Ce que nous avons remarqué, c’est que ce sont souvent des retraités qui renoncent à avoir une mutuelle. Avant, c’était leur entreprise qui la prenait en charge, là c’est eux et plus on avance en âge, plus le coût devient exorbitant. Nous estimons que 5 % de la population pourraient avoir recours à cette nouvelle offre»
Lui -même adhérent, il aurait fait 1 200 euros d’économie parce que sa femme est toujours active.
Les autres adhérents peuvent espérer jusqu’à 500 euros d’économies.
Les contrats sont fixés en fonction de la consomma- tion médicale et de la population. « Nous avons des valeurs mutualistes avec des gammes d’offres qui conjuguent économie et accès aux soins. Mais nous avons aussi refusé d’aller vers certaines mairies qui nous demandaient des prix trop bas. La santé a un coût », souligne Romain Migliorini, président de la mutuelle MTRL. L’association a mis plus d’un an et demi à démarrer. « Au début, on avait essayé d’impliquer les maires, ils faisaient un pas en avant, deux pas en arrière. Alors on a négocié directement avec la MTRL. Ce qu’on demande aux mairies, c’est surtout de parler de nous. »
Les habitants doivent adhérer à l’association pour bénéficier de ces offres. Ce n’est pas de la compétence des mairies qui, généralement, n’y voit pas d’inconvénient, surtout si ça rend service. Mais elles n’ont pas le droit de mettre le logo de la communauté de communes ou de la ville à disposition de l’association.