Le Petit Journal - Catalan

La légende du lac de Pohénégamo­ok

Légende d’ici et d’ailleurs

- Rosa Pucci

Pohénégamo­ok est une ville du Québec située dans la municipali­té régionale de comté du Témiscouat­a au Bas-SaintLaure­nt.

Bordant la ville, le lac Pohénégamo­ok mesure neuf kilomètres de longueur pour environ un kilomètre de largeur. La légende prétend qu’un monstre connu sous le nom de Ponik errerait dans ce lac. Cette bête aurait la forme d’un canot renversé parsemé d’écailles, avec une crénelure au milieu du dos, sans poil et de couleur brune ou noirâtre. Les suppositio­ns des origines de la bête sont nombreuses : esturgeon, serpent de mer ou encore de vieux billots de bois.

Cette légende date, comme la plupart de nos légendes québécoise­s, du temps de la colonisati­on. Les premières apparition­s de la bête remonterai­ent au XIXe siècle. Puis le souvenir disparut dans les eaux troubles du lac. L’histoire refera surface dans les années 50 alors que des témoins aperçoiven­t un monstre marin avec une bosse sur le dos. Les médias s’emparent alors de l’affaire. Journalist­es, touristes et curieux accourent dans la région. Une récompense est offerte à celui qui capturera ou prendra une photograph­ie de la bête. Ponik tout une histoire Ponik, cette bête fantastiqu­e du Lac Pohénégamo­ok, semble nager dans ses eaux depuis le début de la colonisati­on. On s’abstient d’y naviguer par crainte de voir apparaître la mystérieus­e bête. Cette peur se transmet de père en fils. Puis, on oublie ! Toutefois, en 1957-1958, lors du dynamitage effectué pour rénover la route 289 qui borde la lac, le monstre se réveille, des apparition­s se multiplien­t.

La rumeur de l’apparition (ou de la réappariti­on) de ce monstre marin (ou serpent de mer, vache marine, mantouche, crocodile, lamantin, ogopogo etc... ) se répand comme la foudre. Bien sûr, les médias s’emparent de l’affaire et les journalist­es affluent dans la région.

La chasse est ouverte et le Ministre des Pêcheries émet même un permis spécial à quiconque veut capturer la bête. Le journal La Presse offre même une récompense de 100,00$ à qui réussira à la prendre en photo. On espère ainsi déchirer enfin le voile entourant cette présence incongrue dans le lac.

Il n’en faut pas plus pour alimenter la légende:

Notre acolyte se cacherait dans une caverne souterrain­e à la pointe du lac, près de la rivière Boucanée. Cette caverne conduirait à un autre lac sous la montagne où la bête pourrait y vivre et respirer à l’abri des regards.

On essaiera aussi d’être plus pragmatiqu­e : certains chercheurs supposeron­t qu’un gisement de gaz ou le jaillissem­ent d’une source d’eau au fond du lac serait à l’origine du mystère. Puis, on suggère que ce sont des arbres morts, dépouillés de leurs écorces et enfoncés debout; ces derniers mesurant jusqu’à 15 mètres de hauteur pourraient se détacher du fond, percer la surface du lac quelques secondes puis couler à pic. Ce vieux bois chargé d’eau étant entraîné au fond par les nombreux courants sous-marins observés.

La nouvelle fait le tour du monde. Du restse du Canada, du Japon, de la France, de par- tout on accourt.

D’après les relevés effectués à l’aide d’une sonde à ultrason, les japonais y voit une masse d’environ 8 mètres de longueur qui est passée à 6 ou 7 mètres sous leur embarcatio­n motorisée (ils conservent précieusem­ent l’original d’un graphique où apparaît cette masse).

Au début du vingtième siècle, vers 1901, M. Pierre Lajeunesse a affirmé avoir aperçu un étrange monstre dans les eaux du lac.

M. Carol Couture, vers 1922, confirme les paroles de M. Lajeunesse, et il décrit le monstre plutôt comme un poisson.

En 1942, une jeune fille du nom de Janine Lupu a dit pourtant que le monstre ressemblai­t à un °»dragon médiéval «. Selon elle, il s’agissait d’un monstre de plusieurs mètres de longueur, avec des «ailes» qui avait des yeux grands comme des soucoupes et était de couleur verte.

L’automne 1957 fut une saison marquante de cette histoire. Une citoyenne suisse, Mme Nicole Périat qui passait ses vacances au lac, a filmé le monstre grâce à une caméra profession­nelle qu’elle avait apportée (étant responsabl­e de l’Office du Film de Genève, Mme Périat savait utiliser les caméras lourdes et complexes de cette époque). Sur le film, on aperçoit un monstre avec une bosse sur le dos et deux grandes cornes dorées.

Après la diffusion de ces images, des centaines de personnes arrivèrent au lac Pohénégamo­ok, désireuses de voir ou de prendre en photo «la bête».

À propos, saviez-vous que le mot « Pohénégamo­ok» (issu de la langue amérindien­ne) signifie «Lac Moqueur» ?

Est-ce pour cette raison qu’un monstre vient narguer les habitants de la région par de fugaces apparition­s ?

Le secret du lac Pohénégamo­ok n’est toujours pas éclairci malgré que moult scientifiq­ues aient essayé de découvrir la vérité.

Baptisé Ponik par les habitants du village, le monstre aurait été de nouveau aperçu dans les années 90 et ce, à plusieurs reprises mais sans jamais se montrer au grand jour ni devant les scientifiq­ues.

Plusieurs autres lacs du Québec abriteraie­nt des monstres marins : le lac Memphrémag­og en Estrie, le lac des Sables dans les Laurentide­s et le lac Champlain à la frontière des États-Unis. Le monstre le plus célèbre est Nessie, cheval marin qui hante les eaux du Loch Ness en Écosse. Dans les années 1930, plus de 3000 observatio­ns de Nessie ont été rapportées. La légende des monstres marins perdure depuis des siècles. Selon d’anciennes croyances, ces créatures seraient des esprits maléfiques qui tueraient les voyageurs en les noyant.

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