UN TAUX DE SUICIDES ALARMANT
Société • En 2009, près de 4 000 séjours hospitaliers pour tentative de suicide ont été répertoriés pour les habitants de la région. Ce chiffre est en forte augmentation par rapport à 2006 (+68,5 %).
Le sujet était pris avec beaucoup de prudence mais une enquête bouscule les non-dits: « Avec un taux de suicide de 20,42 pour 100000 habitants, les PyrénéesOrientales est le département de Languedoc-Roussillon le plus touché »
Le sujet était pris avec beaucoup de prudence mais une enquête bouscule les non-dits : « Avec un taux de suicide de 20,42 pour 100000 habitants, les Pyrénées-Orientales sont le département de LanguedocRoussillon le plus touché ».
À structure par âge comparable, la mortalité par suicide a très peu diminué entre 1997-1999 et 2007-2009. Chez les hommes, la mortalité par suicide a même tendance à augmenter entre 2006-2008 et 2007-2009.
D’après le second rapport de l’Observatoire national du suicide, la mortalité routière en France a coûté beaucoup moins de vies que le suicide. Ce sont toujours les catégories défavorisées et vulnérables qui sont les plus sujettes au suicide.
Mais les agriculteurs payent le prix le plus lourd, c’est-àdire que le développement économique se traduit par une diminution de la population agricole et une concentration de l’industrialisation urbaine. Les principales conséquences de ces changements sont la précarité, le chômage et la misère, qui poussent parfois les individus au suicide.
Il faut dire que le métier de paysan additionne les facteurs à risques : d’abord ils sont beaucoup plus souvent célibataires. Ensuite, la précarité financière et l’endettement sont leur quotidien.
Les adolescentes et les femmes sont les autres personnes vulnérables puisque les « pensées suicidaires » sont deux fois plus fréquentes chez elles. On peut dire que 17 ans est l’âge critique et c’est souvent lié à des violences (qu’elles soient sexuelles ou non) subies récemment ou au cours de la vie. L’isolement et à la précarité sociale sont d’autres facteurs aggravants.
Néanmoins, les hommes payent le plus lourd tribut avec trois fois plus de décès. Dans ce cas-là, la raison vient du moyen utilisé, souvent plus violent chez les hommes (la pendaison est le moyen de suicide le plus couramment utilisé par les hommes : ils y ont recours près d’une fois sur deux) là où les femmes ont tendance à choisir des médicaments.
Ainsi, près de la moitié des personnes qui pensent au suicide n’en ont parlé à personne, plus d’un tiers sont en récidive et seulement 56 % ont été hospitalisés lors de leur dernière tentative.
Au niveau national, la France fait partie des pays d’Europe où les taux de mortalité par suicide sont les plus élevés. On y observe de fortes disparités régionales avec une accentuation de la prévalence du suicide dans le nord-ouest de l’hexagone.
La fréquence du suicide augmente fortement avec l’âge (près de 7 décès pour 100 000 personnes entre 15 et 24 ans, 33 décès pour 100000 personnes après 75 ans).