Hommage pour ne pas oublier
Journée nationale du Souvenir de la Déportation
Dimanche matin malgré quelques rafales de vent et gouttes de pluies, le cortège s’est formé devant le cimetière pour se rendre au Monument aux Morts. Le public était regroupé autour du Monument en présence des trois portes drapeaux, de Jean-Louis Lanfranchi président des Anciens Combattants et du Souvenir Français, de madame Andrée Escaré adjointe représentant monsieur le maire, d’élus, des représentants du conseil municipal des enfants.
Un dépôt de gerbe symbolique par monsieur Lanfranchi, Andrée Escaré, Alexis et Taslin du conseil des enfants, un passage de mémoire auprès des jeunes, un moment important pour ne pas les oublier « Les oublier serait les faire mourir une deuxième fois ».
Après la sonnerie aux morts et le chant patriotique de la Marseillaise, le cortège s’est rendu dans la salle des mariages au Petit Beaubourg, pour lecture des messages et remerciement aux portes drapeaux.
Alexis a fait lecture de la lettre de Anna Litcher:
Lettre du 4 août 1942 du camp de Pithiviers d’Anna Lichter à son oncle : Mon petit tonton chéri, J’ai reçu les deux colis qui m’ont fait un immense plaisir. À tout le monde, on enlève les conserves et les choses avec tickets, mais j’ai donné 100 Francs et 4 cigarettes à celui qui fouille.
Maintenant, tu sais il m’est arrivé un grand malheur : Bassia après avoir été bien malade est partie pour une destination inconnue et ma petite maman chérie est partie dimanche.
Je suis désespérée, je ne fais que pleurer, je ne peux pas m’habituer à l’absence de maman.
Maintenant ce qui m’inquiète beaucoup, c’est qu’il y a un départ mercredi et j’ai peur d’en faire partie ; alors là mon malheur sera plus terrible encore si je dois laisser mon petit Doudou chéri. Enfin j’espère qu’il y a encore un bon Dieu et qu’il fera tout pour que je reste avec mon petit frère.
Si tu ne reçois plus d’autre lettre de moi après celle-ci, je t’en supplie, essaye de faire des démarches pour prendre Doudou à Paris. J’espère que tout de même je resterai avec lui car sinon je suis sûre de tomber malade ; déjà depuis que maman est partie, je ne tiens plus debout...
Anna