Des arnaques incroyables mais vraies !
Des arnarques à travers le temps
Christophe Rocancourt, Jérôme Kerviel, Bernard Madoff : tout le monde les connait. Détestés ou adulés, c’est un fait : les arnaqueurs, les faussaires, les usurpateurs d’identité ou les magouilleurs chevronnés ont quelque chose de séduisant et de captivant ! La preuve, ils font quotidiennement les gros titres ! En pourtant certaines arnaques incroyables restent méconnues du grand public ...
1. Victor Lustig, l’homme qui a vendu la tour Eiffel !
Paris, 1920. C’est en lisant un article parlant des coûts d’entretien astronomique de la tour Eiffel que le jeune Lustig, autrichien et escroc de son état, eut une idée pour le moins originale : essayer de vendre le célèbre monument ! Le point de départ de l’une des plus grosses escroqueries jamais réalisée. Mais comment comptait-il s’y prendre ?
Idée tellement brillante et inimaginable que personne ne l’a vue venir. C’est en se faisant passer pour un fonctionnaire d’état puis pour le directeur général et représentant du ministère des PTT qu’il contacta les six plus grosses entreprises de récupération de ferraille et lança les enchères pour la vente de la fameuse “dame de fer”. Une escroquerie de haut vol qui demanda un selfcontrôle à toute épreuve et un sacré culot !
Il parvient à en faire mordre un à l’hameçon et lui demanda de lui verser une belle somme pour s’assurer qu’il lui réserve l’affaire. Les pots de vins étant monnaie courante à l’époque, celui-ci ne s’est pas méfié. C’était fait: le poisson avait mordu à l’hameçon! Lustig retourna vite en Autriche pendant que sa victime comprenait enfin à quelle sauce elle allait être mangée. Bizarrement la presse française ne relata pas cet incident car l’homme d’affaires avait préféré se taire pour ne pas ébruiter sa stupidité ! C’est seulement après avoir eu les yeux plus gros que le ventre (en voulant refaire le coup) qu’il se fit attraper et du s’exiler aux EtatsUnis
2. Arthur Furguson, le génie de la vente !
Voici l’histoire incroyable de l’écossais Arthur Furguson (précurseur de Lustig), connu pour avoir arnaqué des touristes américains fortunés en leur vendant, encore une fois, des monuments célèbres. Londres, 1920, à Trafalgar Square il réalise son premier tour de force. Il aperçoit un riche américain admirant la colonne surmontée de la statue de Nelson, et passe à l’attaque ! Il s’improvise guide touristique et retrace au yankee l’histoire de la place et de la statue. Il aborde très vite le sujet de la dette anglaise et l’obligation du pays à devoir vendre le monument rapidement.
L’américain médusé, décide de racheter la statue pour 6000 livres. Furguson feint d’appeler le gouvernement anglais pour demander le feu vert et finaliser la transaction. Suite à cette arnaque improvisée, Arthur Furguson comprend qu’il à eu une idée de génie et continue d’escroquer les touristes américains avec Big Ben qu’il vend 1000 livres et Buckingham Palace ( 2000 livres ). Sa clientèle étant pour la grande majorité américaine, il s’installe alors aux États Unis.
En 1925, il va à Washington et loue la maison blanche à un éleveur pour une durée de 99 ans pour 100000 dollars par an, avec évidemment le premier loyer à payer d’avance. Il continue ses exploits jusqu’au jour où un Australien un peu moins crédule le livre à la police. Condamné à cinq ans de prison ( ce qui n’est pas cher payé ) et sort donc en 1930 et finit tranquillement sa vie à Los Angeles dans la richesse !
3. Les faux d’Adolf Hitler
Konrad Kujau : ce nom ne vous dit rien ? C’est normal ...
journaux Et pourtant, il a réussi à vendre au journal allemand Die stern, le “véritable”(faux) journal du Führer divisé en 62 volumes, pour la “modique” somme de 9,4 millions de marks allemands ( environ 5millions d’euros). Se faisant appeler Konrad Fisher, le faussaire est expert dans la reproduction de fausses reliques nazies car c’est un commerce florissant !
Sa spécialité est de vendre des reliques factices pour des sommes monstrueuses à des collectionneurs naïfs. Au fil des années, il s’est ainsi constitué une impressionnante bibliothèque de plus de cinq cent ouvrages traitant d’Adolf Hitler. Il décide alors d’ imiter son écriture, il récupère de vieux carnets scolaires allemands, puis les abîme de façon à leur donner un air plus authentique. Il n’a alors plus qu’à écrire, ce qui lui prend seulement cinq heures ( 3ans pour écrire les 62 volumes).
Via un journaliste spécialisé en histoire du nazisme, Gerd Heidemann, qui croit en l’existence de ces manuscrits, il les vend au journal. Face aux experts internationaux, ils ne tiennent pas deux semaines ! Le scoop du siècle s’effondre comme un château de cartes, le journal perd toute crédibilité et cela lui coûte la modique somme de 19 millions de marks. Le faussaire Kujau et le reporter Heidemann ont rendez vous avec la justice en 1985 et sont condamnés à quatre ans de prison.
4. Joyce Hatto, la pianiste arnaqueuse.
Joyce Hatto était une pianiste britannique peu connue ayant joué quelques concerts dans les années 50. Sa carrière fut tout ce qu’il y à de plus banale et prit fin en 1976 après qu’on lui ait diagnostiqué un cancer des ovaires. Sur la fin de sa vie, une centaine de CD enregistrés par son époux ,William Barrington-Coupe, qui tenait un label de musique classique sont alors commercialisés. Dès 2003, ces CD font mouche sur les sites spécialisés dans le classique et les critiques positives fusent.
En 2006 cependant certains sceptiques commencent à douter de l’authenticité des enregistrements à cause de leur nombre et de leur qualité exceptionnelle, alors que leur auteur supposé est âgé de 70 ans et lutte contre le cancer. Joyce Hatto meurt en 2006 des suites de sa maladie. En 2007, on a pu déterminer avec certitude que ces enregistrements étaient des copies d’autres artistes déjà sorties dans le commerce.
Le mari dut alors avouer cette supercherie qui lui avait rapporté, à lui et à sa femme, un sacré magot ! « L’une des plus énormes affaires de piratage que l’industrie du disque ait connues », lorsque l’on voit sa mort arriver on est prêt à faire n’importe quoi !
Toutes ces personnes ont deux choses en commun : une bonne idée et un sacré dose de culot ! C’est surement pour cela que les escrocs nous fascinent tant. Ils font l’impossible, l’inenviseagable, ... Il suffit de voir le nombre de films relatant la vie des plus grands malfrats de ce siècle, les histoires de braquages et autres, pour se rendre compte que nous les adorons. Alors pourquoi ne pas se lancer ? La raison est simple : qu’est-ce que le culot si l’on a pas le talent ni les capacités pour faire marcher les autres dans notre combine ? Rien
Rosa Pucci