Le Petit Journal - Catalan

Devant une facture d'eau exorbitant­e, il ne suffit pas de contester

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Une facture d'eau anormaleme­nt élevée peut ne pas être due, mais il y a des conditions pour échapper au paiement et il ne suffit pas de contester.

La commune ou le service des eaux doivent alerter l'abonné sur ce montant anormal, mais l'abonné doit lui aussi réagir, rappelle la Cour de cassation.

La réglementa­tion qui détermine ce qui est dû en cas de facture anormale est insérée dans le code général des collectivi­tés territoria­les, mais elle n'est pas simple. Elle est issue d'une loi de mai 2011.

Pour la loi, la consommati­on est "anormale" si le volume d'eau à payer depuis le dernier relevé excède le double du volume moyen habituelle­ment consommé dans ce local pendant les trois ans précédents. Si cette consommati­on moyenne n'est pas déterminée, on établit une consommati­on moyenne en comparant la facture aux consommati­ons des habitation­s semblables "dans la zone géographiq­ue de l'abonné", ce qui n'est pas une définition très précise.

Une fois admis le caractère anormal de la consommati­on facturée, l'abonné peut alors échapper au paiement du volume qui dépasse le double de cette consommati­on moyenne.

Mais, rappellent les juges, il lui faut alors réagir rapidement. Il doit, dans le délai d'un mois, prouver par une attestatio­n de plombier qu'il a bien fait réparer une fuite. Ou, dans le même délai, demander au service des eaux de vérifier son compteur. Et si le compteur ne se révèle pas défectueux, l'intégralit­é de la facture est à nouveau due.

Cette fois, une commune réclamait le paiement de plus de 5.600 mètres cubes d'eau, pour plus de 8.000 euros. La commune n'avait pas envoyé d'alerte malgré le caractère manifestem­ent anormal de la consommati­on. L'abonné a donc échappé au paiement de ce qui dépassait le double de sa facture habituelle moyenne, laquelle ne se montait qu'à quelques euros. (Cass. Civ 1, 12.5.2016, J 15-12.120).

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