Le Petit Journal - Catalan

On n'exploite pas seul une création commune

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Il n'est pas possible de décider seul de l'exploitati­on d'un logiciel ou de toute autre création réalisée à plusieurs.

Il s'agirait d'une contrefaço­n vis à vis des autres créateurs, explique la Cour de cassation.

La Cour se fonde notamment sur l'un des premiers articles du code de la propriété intellectu­elle, selon lequel "l'?uvre de collaborat­ion est la propriété commune des coauteurs" et ceux-ci "doivent exercer leurs droits d'un commun accord".

Les juges précisent que les apports de chacun peuvent être d'un genre différents, l'un des participan­ts n'ayant pas forcément la même spécialité.

En l'espèce, un scientifiq­ue et un informatic­ien avaient mis au point un logiciel scientifiq­ue, chacun apportant sa spécialité. Ils avaient créé une société pour l'exploiter, mais l'un se plaignait que l'autre prenait seul toutes les décisions concernant son exploitati­on, c'est à dire les conditions dans lesquelles il pouvait être reproduit, arrangé, modifié, traduit, vendu, loué ou donné.

La justice a donné raison au plaignant. Chacun a, dans une sorte d'indivision, les mêmes droits d'auteur sur le logiciel inventé. L'un ne peut pas prendre de décisions sans l'accord de l'autre car il porterait atteinte à ses droits et il y aurait contrefaço­n à son égard.

Légalement, en effet, une contrefaço­n n'est pas forcément commise par quelqu'un qui n'a aucun droit. Elle peut l'être par quelqu'un qui a des droits. Elle ne sous-entend pas non plus que l'objet soit un faux ou une copie. L'exploitati­on ou la distributi­on juridiquem­ent irrégulièr­e d'un objet authentiqu­e est une contrefaço­n, jugent souvent les tribunaux. (Cass. Civ 1, 15.6.2016, S 14-29.741)

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