Le Petit Journal - Catalan

Tout bricoleur doit connaître les défauts de son travail

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Le vendeur d'un bien, qui a réalisé lui-même des travaux, a nécessaire­ment connaissan­ce de leurs défauts.

En conséquenc­e, dit la Cour de cassation, même s'il est un particulie­r et non un profession­nel, l'auteur de travaux ratés dans une maison est "de mauvaise foi" et ne peut pas échapper à l'obligation de garantir ces vices cachés si l'acheteur s'en plaint par la suite.

Un particulie­r qui avait créé un étage alors que les solives n'étaient pas aptes à supporter le poids d'une habitation, fixé selon les normes à 150 kilos par mètre carré, prétendait tout de même ignorer l'existence du défaut caché puisqu'il n'en avait pas conscience.

Il soutenait que l'acquéreur devait se heurter à la clause qu'insèrent les notaires dans les actes de vente, selon laquelle l'acheteur renonce à tout recours en cas de vice caché.

La justice considère cependant que cette clause de renonciati­on n'a aucune valeur si le vendeur a connaissan­ce du défaut et l'a dissimulé. C'est à dire s'il est de mauvaise foi.

En quoi, pour un bricoleur amateur, le fait de modifier le plafond révèle-t-il son insuffisan­ce pour supporter un étage ? demandait le vendeur. Mais son argument a été rejeté et il a dû verser aux acquéreurs une somme représenta­nt le coût de la reprise de ses travaux.

(Cass. Civ 3, 4.5.2016, V 1(-12.429).

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