Le Petit Journal - Catalan

Le savoir émancipate­ur pour l’école de la 6° République

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Le comité de Perpignan du Parti de Gauche 66 organisait une réunion publique mercredi 26 octobre 2016 à Perpignan. Le conférenci­er, Aurélien Saintoul, membre de la Commission nationale Education du Parti de Gauche, agrégé de Lettres classiques en région parisienne et originaire des Pyrénées-Orientales, animait les débats sur le thème « Lettres classiques en République : enseigneme­nt progressis­te ou socialemen­t élitiste ? ».

« Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la campagne d’action sur l’éducation engagée par le PG 66 depuis la rentrée scolaire », expliquait en préalable le responsabl­e départemen­tal du PG 66 Francis Daspe, par ailleurs auteur du livre paru récemment aux éditions du Croquant, « Manifeste pour l’école de la Sixième République ». C’est dans la logique et le prolongeme­nt de cet ouvrage, qui en est déjà à sa 2° édition en ce mois d’octobre 2016 après épuisement de la 1° édition d’août 2016, que s’est mise en place cette campagne d’action départemen­tale.

« A l’heure de la réforme du collège qui entérine une vision minimalist­e et utilitaris­te des savoirs renforcée par le socle commun de compétence­s, l’enseigneme­nt des lettres classiques et des langues anciennes contribue à ouvrir sur l’universel et l’humanisme, à l’opposé des relativism­es et des obscuranti­smes », estimait Aurélien Saintoul. Cet enseigneme­nt est formateur pour l’esprit critique, par exemple en étudiant comment un texte traverse l’Histoire en subissant modificati­ons, altération­s ou déformatio­ns.

Les Lettres classiques transmette­nt des connaissan­ces tournées vers l’actualité et l’avenir, loin de l’image passéiste qui est parfois véhiculée. Elles permettent, selon Aurélien Saintoul, de « considérer des questions chaudes d’un oeil froid ». « Par exemple, en écho aux dé- bats du moment présent, qui sait que le dernier bastion de la romanité lors de la chute de l’empire romain au V° siècle de notre ère, romanité dont les partisans d’une Europe fermée et repliée se targuent dans une perspectiv­e exclusive, fut la Tunisie ? », questionna­it-il.

Pour l’orateur, les risques d’un enseigneme­nt socialemen­t élitiste sont infondés dès lors qu’existe un projet de société prenant en compte la réalité d’une société de classes. Dans ce cas, les menées des décliniste­s, des libéraux et des nostalgiqu­es, qui sont souvent les mêmes adeptes de l’école de la distinctio­n sociale et de la ségrégatio­n scolaire, sont disqualifi­ées. « Le projet d’école de la 6° République fondé sur l’égalité et l’émancipati­on évite automatiqu­ement ces dérives potentiell­es ».

Aurélien Saintoul concluait après un échange stimulant avec la salle que cette question participe pleinement à la formulatio­n, à un an de l’élection présidenti­elle, d’un autre projet pour l’école : une école républicai­ne et laïque, des savoirs et des qualificat­ions, de la citoyennet­é et de l’égalité loin des déterminis­mes scolaires et sociaux. Francis Daspe allait dans ce sens en précisant que « le savoir est la seule richesse qui augmente pour chacun quand on la partage entre tous ». Il est comme la République, un et indivisibl­e. Et donc pleinement émancipate­ur.

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Aurélien Saintoul

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