Unité régionale pour recla a sser toutes les communes
Agriculture • On attendait un millier d’éleveurs en colère, ils furent 1 500.
L’agriculture est en détresse. Les éleveurs doivent face à une accumulation d’événements qui met leur exploitation en péril : retard des versements PAC, maintien des zones défavorisées simples, révision de l’arrêté phyto 2006 sur fond de crise agricole persistante depuis plusieurs années dont les exploitations allaitantes souffrent plus que les autres, des marchés fermés à l’exportation et des prix qui ne décollent pas.
Lundi, une centaine de tracteurs et 1500 agriculteurs sont venus de toute la région pour dénoncer le projet de redécoupage que l’État français doit proposer à l’Union européenne. Ce qui ne devait être qu’une formalité s’est transformée en menace pour les éleveurs dont nombre d’entre eux pourraient se voir exclus d’aides vitales dans ces petites exploitations.
Ce découpage détermine l’accès à l’indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN), un complé- ment d’aide pour des exploitations dans des milieux à plus faible rendement où la terre est difficile à cultiver. C’est une manne qui peut s’élever à près de 12000 € par an et par actif pour certaines fermes et leur suppression met en danger les plus faibles : « sans elle, c’est le salaire de l’éleveur qui disparaît ».
« Il s’agit d’une réforme de plus et pas des plus lisibles » se plaignent les responsables syndicaux « Comment peuton voir autant de différence d’un département à un autre ». Ainsi ils contestent ce classement qui fait surgir de nombreuses aberrations : En Tarn-et-Garonne « Sur le Causse et le Bas-Quercy par exemple, des communes à forts handicaps naturels se trouvent exclues ». Dans le Lot, en Bouriane, la présence d’un seul atelier porcin fait basculer la valeur statistique et exclu l’ensemble des exploitants.
Dans l’Aude, la commune de Castelnaudary, en plaine, se trouve classée alors que, non loin de là dans les coteaux, la commune de Fanjeaux est sortante.
Ce rassemblement a pu rendre compte du climat qui règne dans les campagnes : « Ce que vous voyez l’indignation, la colère et l’incompréhension du monde agricole qui ne cesse de tirer les sonnettes d’alarme depuis plusieurs années auprès d’un État qui ne les considère pas » nous explique un manifestant alors que le cortège passe devant l’église de Villebourbon au son du glas.
L’État a proposé aux représentants des agriculteurs de poursuivre les discussions jusqu’à l’été 2017, pour définir des critères permettant d’intégrer jusqu’à 10 % de territoires en plus dans la nouvelle cartographie des zones défavorisées simples. Une solution inconcevable alors qu’approche l’élection présidentielle : « après ce sera trop tard, il y en aura d’autres et ils nous diront que c’est la faute de ce qui étaient là avant ! »