Le tourisme, nouvel enjeu prioritaire
« On a 1 600 km de côtes, mais elles sont vierges… Inch’Allah, un jour Christophe Collomb découvrira l’Algérie! » Makhlane est fier de son bon mot. Les Algérois ont le sens de la formule. Quitte à être parfois cruels ou injustes. En l’occurrence, les chiffres donnent plutôt raison à ce restaurateur des abords du boulevard « Che Guevara ». En 2014, la petite Tunisie voisine a accueilli 6,07 millions de touristes, le Maroc, 10,3 millions, l’Algérie… moins d’un million. Du coup, des trésors sommeillent loin des regards : fresques rupestres du Hoggar et du Tassili, ruines romaines de Tipasa ou de Timgad, mont de Chréa, plages et criques oubliées… La faute aux années de plomb (19922001) mais plus encore aux pétrodollars qui ont longtemps coulé à flot, jusqu’à représenter 60 % du budget de l’État et 95 % des exportations. Et puis, la priorité était de lutter contre le terrorisme islamiste. Depuis, la donne a complètement changé : le terrorisme a été contenu, le cours du pétrole a sévèrement baissé.
Entre mi-2014 et mi-2016, le prix du baril a été divisé par deux, pour se stabiliser sous 50 dollars.
Et la diversification économique s’est imposée avec le tourisme comme enjeu prioritaire et le lancement de 1500 projets dont une école d’hôtellerie à Oran. Noureddine Belmihoub, directeur de l’office national algérien du Tourisme, s’en félicite :
« Nous voulons attirer 10 millions de touristes en 2025. Il sera possible à la même période, de faire du balnéaire, du ski et du ski sur sable ».