Crêches de Noël ou comment transformer le cultuel en culturel
Tribune libre • La première mention du Noël Chrétien date de l’an 336 ap JC
Il y a moins de 2000 ans, l’église catholique a transformé les fêtes païennes en fêtes religieuses et c’est ainsi que «la fête de la lumière qui renaît » est devenue Noël: «dies natalis» (le jour de la naissance), fixé le 25 décembre 275 ap JC par l’Empereur romain Aurélien qui a choisi ce jour, fin des saturnales, parce qu’il correspond aussi avec la naissance de Mithra (première religion monothéïste oubliée). La première mention du Noël Chrétien date de l’an 336 ap JC.
Depuis, le Moyen Age en France, on construit des crèches rappelant la pauvreté de «l’enfant venu au monde pour sauver l’humanité». Seul problème, tout le monde n’y croit pas! et pendant des siècles, dans un pays christianisé, cette fête n’a jamais posé de problème.
Mais aujourd’hui, d’autres religions coexistent sur le sol national qui, ne l’oublions pas, est placé sous l’égide d’une République laïque qui doit permettre à chacun de vivre suivant ses convictions religieuses, tout en respectant les droits religieux des autres citoyens.
Le 9 novembre dernier, le Conseil d’État a été amené à se prononcer sur l’installation des crèches de Noël dans les édifices publics, ce qui pose un problème de neutralité des « personnes publiques» à l’égard des cultes, de la liberté de conscience et de l’égalité des droits des citoyens devant la loi et conduisent à écarter l’application de la loi de 1905 reprise dans l’article 1 de notre Constitution.
En reconnaissant des traditions chrétiennes de la France, à la suite de diverses contorsions sémantiques, la décision du Conseil d’État porte en elle le germe de revendications identitaires futures dangereuses pour la cohésion nationale. La porte est ouverte désormais aux demandes d’extériorisation de toutes les autres religions et pourquoi pas des sectes!
C’est ainsi qu’on assiste à la transformation d’une manifestation objectivement cultuelle en manifestation festive culturelle. L’avenir ne sera pas triste! Qu’en sera-til de la procession de « La Sanch»?