Le Petit Journal - Catalan

"Les choses défendues", un album de Cali sous forme d'instantané

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"C'est un +Polaroid+ de ce que je suis en ce moment", dit Cali à propos de son septième album "Les choses défendues". Il y chante la nostalgie de l'enfance et les douleurs d'aujourd'hui sur des sonorités pop où percent les influences de Dylan ou Springstee­n.

"Ce ne sont pas des chansons que j'aurais pu écrire il y a deux ans ou que je pourrais écrire dans deux ans", explique le natif de Perpignan, dans un entretien à l'AFP.

La chanson éponyme de l'album, qui sort vendredi, raconte le moment où "quand tu es gamin tu es un peu vierge de tout, vierge carré- ment...", confie le chanteur en pleine répétition d'une reprise de "Famous Blue Raincoat" de Leonard Cohen, dans un studio parisien.

C'est une autre innocence perdue qu'il évoque avec l'histoire d'amour "Tout va recommence­r". Une chanson sur la vie après les attentats du 13 novembre 2015.

"La musique est enjouée mais la tonalité de la voix n'est pas joyeuse, ça continue (la vie, ndlr), mais +est-ce que j'y crois vraiment?+", s'interroge le chanteur de 48 ans, père de trois enfants.

L'album de 14 titres s'ouvre sur "A cet instant, je pense à toi", "chanson crachée faite en une prise, instantané­e" sur des moments sombres de l'actualité, dit le chanteur aux cheveux en bataille et au regard clair.

"J'ai pensé au gars qui a passé 36 ans dans le couloir de la mort en Georgie (aux Etats-Unis) avant d'être exécuté (Brandon Jones, le 3 février 2016, ndlr), j'ai pensé à mon grand-père qui n'a pas vu le mur de Berlin s'écrouler, j'ai pensé aux employés de Goodyear licenciés", raconte Cali, qui joue sur une guitare en bambou "neutre en CO2".

Une chanson qui renoue avec "L'espoir" (2008), un disque politiquem­ent engagé que Cali écoulera à plus de 200.000 exemplaire­s.

Mais l'auteur de "L'amour parfait" (2003, 550.000 exemplaire­s) et lauréat du prix Constantin (2004) veut encore y croire.

Sur "I Want You", Cali tente de "retrouver le chemin" de l'amour et de l'innocence. Le morceau porte le même titre que celui chanté en 1966 par Bob Dylan, avec des sonorités proches de la célèbre chanson du nouveau prix Nobel de littératur­e, "mais les accords n'ont rien à voir. C'est pas si loin que ça, mais c'est pas du pompage", se défend le chanteur.

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