Conduite sans permis, les cas se multiplient
Tous les mois, les policiers interpellnt des conducteurs qui roulaient sans permis. Un phénomène en pleine expansion, qui concerne des profils différents.
C’est un délit qui a une fâcheuse tendance à se banaliser dans les Pyrénées-Oirentales comme ailleurs. De plus en plus de conducteurs prennent le volant sans détenir le pourtant obligatoire papier rose. C’était le cas de cet homme qui a comparu au tribunal de Perpignan pour avoir fauché deux piétons, dont un est décédé, en septembre 2015 à Montesquieu-des-Albères. Le conducteur, sans permis, à l'origine du drame a été condamné ce mardi à 4 ans ferme.
En début d’année, à Figuéres, un jeune Perpignanais, était décédé dans un choc frontal, il roulait sans permis.
Deux épisodes dramatiques, qui illustrent un phénomène inquiétant. Nous avons à faire à un contentieux de masse. Ce fléau occupe largement les journées des magistrats au tribunal de Perpignan, pas une journée ne s’écoule sans un dossier de conduite sans permis à juger, aux conséquences parfois terribles.
Dans les Pyrénées-Orientales, et plus généralement dans tout le pays, les affaires se succédent. De janvier à fin juin 2016, les policiers ont interpellé 360 personnes en défaut de permis dans le département. En 2015, 708 cas avaient été recensés sur ce même périmètre. Une progression qui prouve que cette pratique délictuelle est en pleine expansion.
Parmi eux, des mineurs
Permis retiré après un délit ou points tous perdus à l’issue d’une série d’infractions : les policiers et gendarmes sont confrontés à tous les profils.
Avec une tendance assez nette : ceux qui ne l’ont jamais passé de leur vie sont nombreux. Ce sont souvent des hommes de moins de 25 ans, repérés après avoir commis une faute au volant. Dans un cas sur 20, ce sont des mineurs. Dans la majorité des cas, ces jeunes n’ont jamais passé le permis et vivent dans des endroits difficiles.
Ils manifestent une farouche envie de conduire, peu importe les conditions. En faisant fi de la loi. Les cas de récidive sont aussi fréquents.
Autre profil : celui de l’actif qui a perdu tous ses points, mais dont l’utilisation de la voiture lui est indispensable pour travailler.
Face à ces délits, le parquet distingue les primo-délin- quants, qui font l’objet d’une composition pénale avec une amende, et les récidivistes. La sentance est graduéée en fonction du passé de l’intéressé et de l’infraction. Une première récidive déclenche une convocation devant un officier de police judiciaire. S’il y a un accident, les circonstances sont aggravantes. Quant aux multirécidivistes, ils sont déférés et jugés en comparution immédiate, avec souvent de la prison ferme à la clé.