Le Petit Journal - Catalan

A deux la nuit dans le cimetière

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Le curé dépense mais il est aussi très généreux envers les familles les plus pauvres.

Dans le village, lorsqu’on l’interroge, l’abbé Saunière a pris l’habitude de répondre : “J’ai trouvé un trésor.” Une boutade, manifestem­ent.

Ce trésor, il l’a certaineme­nt cherché et il a toujours été convaincu de son existence. Mais en 1895, il fouillait encore, alors que ses travaux avaient commencé quatre ans plus tôt et étaient en passe de se terminer.

Après la plainte du maire, l’abbé a cessé de fouiller. Tout a commencé, manifestem­ent, par la découverte des fameux parchemins. Il y a quelqu’un qui savait tout. D’où provenait la fortune de Saunière. Et pourquoi il avait entrepris ces fouilles. C’est la bonne du curé, Marie Denarnaud. Il l’avait embauchée dès son installati­on à Rennes. Marie avait alors 18 ans. On avait beaucoup jasé dans le village et on jasera toujours. On la surnommera la Madonne du Curé.

Mais rien de répréhensi­ble, dans leur relation, n’a jamais été démontré.

Par contre, Marie était là lorsqu’il fouillait : l’abbé et sa bonne vont être aperçus, pendant la nuit, dans le cimetière.

Lui , piochant; elle, tenant la lampe. L’abbé creusera aussi autour des chemins menant à ce cimetière.

Et également dans les campagnes où Saunière et Marie s’en vont avec une hotte sur le dos. Plus tard, Saunière emmènera même un âne.

Pendant ce temps, la rumeur gagne dans la région. Marie est richement habillée et porte de beaux bijoux. On dit aussi que le curé reçoit secrètemen­t des visiteurs très importants. On parle d’un Monsieur Guillaume, qui pourrait être le prince Jean de Habsbourg, mystérieus­ement disparu depuis 1890.

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