Des gros qui rient, des petits qui pleurent
Les soldes d’hiver font encore recette. Malgré les rabais tout au long de l’année, l’événement reste très attractif
Ils ont pourtant profité des multiples réductions tout au long de l’année, reçu une dizaine de mails et de SMS pour profiter des ventes privées et surfé sur le web à l’affût de La bonne affaire. Toujours est-il qu’ils avaient coché de longue date ce mercredi 11 janvier 2017, synonyme de premier jour des soldes.
Car malgré une sensible baisse de la fréquentation et les multiples occasions d’acheter à moindre coût en dehors de cette période officielle, ce moment reste très important pour les consommateurs mais aussi les commerçants.
Selon une récente étude, les Français seraient encore 72% à vouloir profiter des soldes avec un panier moyen de 221,78 euros. Des chiffres légèrement en deçà des années précédentes, mais néanmoins symptomatiques de l’importance de cette période. Ils étaient donc nombreux mercredi matin dans le centre-ville de Perpignan à se presser de bonne heure pour dénicher l’objet de leurs rêves. "C’est toujours un moment important. On achète beaucoup sur internet, on y a même fait des repérages, mais les soldes nous permettent de voir les habits, de les essayer. Il est vrai qu’avec lamultiplication des promotions tout au long de l’année, on achète rarement au prix fort", confient Geneviève et sa fille Alizée, 28ans.
Et si certains avaient préparé ce moment de longue date, en se fixant un budget, en ciblant des enseignes et des produits bien précis, d’autres préféraient se laisser porter, sans vraiment se fixer de limites.
"C’est la première fois que l’on fait les soldes, on n’avait pas grand-chose d’autre à faire aujourd’hui ! Mais finalement, on a fait de bonnes affaires. J’ai, par exemple, acheté une paire de baskets à 100 euros au lieu de 180 !", sourit Yacine.
Dans les magasins, même si l’on n’assiste plus à ces courses effrénées de clients prêts à tout, la fréquentation est globalement plutôt jugée positive. "Les clients faisaient la queue dès 8h 30. On n’arrête pas depuis l’ouverture et cela va durer ainsi toute la journée. Tout le monde était au courant que nous allions faire des prix cassés dès le premier jour", détaille le manager d’une enseigne de chaussures de sport qui a vu "quatre fois plus de clients" qu’un mercredi habituel, pour un chiffre d’affaires qui a "explosé". "Pour cette première journée, on devrait faire entre 3 et 6000 euros de chiffre d’affaires, alors qu’en temps normal on oscille entre 1 et 2000.", confirme une responsable d’une enseigne de vêtements pour femmes dont les rabais allaient déjà jusqu’à 60-70%!
Car après les courses de Noël, les soldes d’hiver demeurent incontournables pour les commerçants, loin devant le Black friday par exemple. "Cela reste un moment très important pour l’ensemble des commerçants. Nous avons fait un très bon mois de décembre, les soldes privés ont bien marché, mais le démarrage est très intéressant. Preuve qu’il y a de la place pour tous ces événements", analyse un employée.
Mais si les grandes enseignes parviennent à tirer leur épingle du jeu en vendant notamment leurs invendus, les indépendants ont eux du mal à survivre. "Traditionnellement, le premier jour est très favorable aux grandes enseignes, nous, on prend les miettes", confie un responsable d’une boutique de prêt-à-porter féminin. "Les gens ne se battent plus pour acheter. Nous sommes en train de mourir au profit des chaînes. Les soldes ne nous permettent pas d’aller mieux", conclut un gérant, désabusé dans son magasin vide...