Macron a déjà gagné la Primaire de Gauche

À peine moins soporifique que le premier mais toujours un peu mou du genou. Les téléspectateurs n’ont pas pulvérisé l’audimat en s’infusant les échanges entre les sept candidats. D’ailleurs, François Hollande avait préféré aller au théâtre ce soir-là. À noter que malgré les échanges, les uns et les autres sont restés courtois sans jamais franchir la ligne rouge des invectives. Finalement Manuel Valls a bien déjoué l'axe du tous contre lui. Et c'est certainement Benoît Hamon qui a incarné une gauche du rêve, altermondialiste, alors qu'Arnaud Montebourg a manqué son débat, restant en retrait, face à un Manuel Valls qui est resté sur sa posture «figée». Les trois prétendants les plus sérieux étaient à l'offensive face à un ancien premier ministre agacé mais bel et bien dos au mur. Au soir du second tour de la primaire, le 29 janvier, les couteaux seront de nouveaux sortis. Le candidat gagnant pourrait se sentir bien seul et commencer «à faire de l’huile», coincé entre Mélenchon et Macron, pour reprendre la belle expression du leader de la France insoumise. Les participants eurent beau évacuer d’un revers de la main Emmanuel Macron et ne pas mentionner Jean-Luc Mélenchon, l’ombre de ces grands absents planait sur le studio. Qu’il appartienne à l’un ou l’autre camp, le vainqueur de cette primaire risque de se retrouver, dans quinze jours, avec un niveau très bas d’intentions de vote à la présidentielle. Si bas que la question du rassemblement peut s’inverser : aura-t-il l’élan, le soutien pour appeler Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon – qui ne bougeront pas – à se rallier à lui ? Ou n’est-ce pas lui qui devra rejoindre l’un des deux ?