C’est le printemps
Il se pourrait bien que quelques larmes de pluie nous rappellent que le printemps commence souvent par un grand nettoyage. Mais qu’importe ! Savoir qu’on a passé l’hiver, se dire que le jour l’emporte enfin sur la nuit, sentir que le fond de l’air, qui est encore frais, signent l’arrivée de nouveaux matins un tantinet plus vivifiants, c’est déjà un petit bonheur.
Ça n’efface pas tous les problèmes, ni les souffrances, ni les angoisses du quotidien. Mais le printemps distille un souffle d’optimisme qui peut même finir par provoquer le sursaut nécessaire pour se remettre en chemin.
Maintenant que le guichet des candidatures est clos, la grande incertitude, si près du scrutin, tient au comportement de l’actuel occupant de l’Élysée. Celui qui s’est trop épanché durant son mandat a coupé le son sur la campagne électorale. Se taire encore est pour Hollande se dissoudre un peu plus.
Parler de la France de demain ! Le 1er débat de la présidentielle a refermé la parenthèse du « Penelopegate » qui a couvert la confrontation des idées. Projets contre projets, exposés des programmes, bataille de tranchées, s’il n’y a pas eu de vaincus, c’est François Fillon qui a engrangé des points en opposant une vision sûrement plus réaliste de l’avenir. Sans compromis, sans concession.
En partant chacun de leur côté, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon sont donnés perdants : le premier sera 4e de la Présidentielle, le second 5e. Ou l’inverse… et pourtant l’addition de leur score respectif sous l’effet d’une candidature commune leur auraient permis de « jouer » la 2e place et peut-être même la victoire alors que le Parti Socialiste sort d’un quinquennat désastreux qui aura vu le pays s’enfoncer toujours plus alors que le chômage a baissé partout ailleurs en Europe.
Quant à Emmanuel Macron, il marche sur l’eau. Il y avait eu Beyrouth, Alger, et chaque fois des portes, souvent les plus hautes, se sont ouvertes, illustration de la puissance de ses réseaux et de l’intérêt que suscite l’ex-ministre de l’Économie. Le passage à Berlin est tout en symbole pour le candidat qui est de loin le plus européens des prétendants.
Quant à Marine Le Pen, jamais son parti n’a été aussi près de l’emporter et quel que soit le résultat final, il est fort probable que le FN-RBM ne soit le premier parti de France.