Avec Goze conforté, la Ligue tente de renouer le dialogue
Avec à sa tête son président Paul Goze conforté, la Ligue nationale de rugby (LNR) a annoncé mardi la création d'une "cellule de discussion paritaire" pour renouer le dialogue avec la Fédération française de rugby (FFR), avec qui elle est en conflit depuis plusieurs semaine.
Des heures de réunion, du matin jusque peu avant 17h00, dans un hôtel proche de l'aéroport d'Orly, pour accoucher de deux décisions.
Les présidents de vingtneuf des trente clubs professionnels ont d'une part renouvelé leur confiance au président de la Ligue Paul Goze, à son directeur général et au bureau de l'institution, en conflit avec la Fédération. Par 27 voix pour, une contre et une abstention.
Ils ont également acté la création d'une "cellule de discussion paritaire" pour sortir de la crise avec la Fédération, principalement sur la question des contrats fédéraux que souhaite mettre en place, pour une quarantaine d'internationaux, le président de la FFR Bernard Laporte, et auxquels ils sont très majoritairement opposés.
"Contrat fédéral, ça veut dire quoi? Si c'est un contrat de travail c'est non, si c'est un contrat de mise à disposition, oui. On a plusieurs choses à clarifier (avec Laporte)" a déclaré le président de Clermont Eric de Cromières, l'un des six membres de la délégation de la Ligue si la Fédération acceptait le principe de ladite cellule.
Les autres sont Mourad Boudjellal -- président de Bernard Laporte lorsqu'il entraînait Toulon et opposant à Paul Goze -- René Bouscatel (Toulouse), Vincent Merling (La Rochelle), Pierre-Yves Revol (Castres) et Alain Tingaud (Agen/Pro D2).
"On a essayé de réunir toutes les tendances idéologiques de l'assemblée des présidents" a souligné Vincent Merling.
Si elle refuse le principe des contrats fédéraux voulu par Laporte, la Ligue a d'ores et déjà formulé trois propositions à la Fédération pour tenter de sortir de l'ornière.
Pas d'accord sur les matches reportés
D'une part un élargissement de 30 à 45 joueurs de l'actuelle "Liste Elite", à laquelle appartiennent les internationaux bénéficiant d'un traitement particulier, d'autre part l'extension de l'intersaison de ces joueurs de huit à dix semaines. Et enfin un renforcement de la politique des JIFF (joueurs issus de la formation française, NDLR) et une réforme des indemnités de formation au profit du monde amateur.
Le bureau fédéral de la FFR, qui a soumis l'approbation des calendriers des prochaines saisons de Top 14 et de Pro D2 à un accord sur le statut des internationaux, devait se réunir mardi à Quimper (Finistère) pour étudier ces propositions, et donc aussi accepter la main tendue de la Ligue.
Les présidents de clubs ont en revanche échoué à s'entendre sur le sort des matches de Top 14 Castres-Stade Français et Montpellier-Racing, reportés par la Ligue (aux 19 et 23 avril) lors de l'épisode de la fusion avortée entre le Stade Français et le Racing, une décision à laquelle s'est opposée notamment le président montpelliérain Mohed Altrad et annulée par la Fédération.
"On n'a pas réussi à trouver un consensus entre les quatre clubs concernés pour savoir s'il fallait rejouer les matches, ou attribuer des points qui pouvaient être différents du tarif normalement applicable (en cas de forfait: deux points en moins pour l'équipe qui déclare forfait, +5 pour l'autre)" a expliqué Eric de Cromières.