Le Petit Journal - Catalan

15 jours déterminan­ts

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Prenez une feuille blanche. Tracez-y deux lignes qui se croisent. Une horizontal­e : d’un côté, le repli sur soi ; de l’autre, l’ouverture au monde. Une verticale : en bas, le chacun pour soi ; en haut, l’État pour tous. Positionne­z-y les onze candidats : vous avez dessiné la quadrature de la présidenti­elle !

Le président qui sera élu en mai prochain devra solidement tenir la barre du paquebot France qui aura à affronter des tempêtes véritables dans un contexte intérieur non maîtrisé. Ce sont donc les citoyennes et les citoyens de notre beau pays qui auront une réelle et décisive responsabi­lité dans le choix qu’ils feront. L’abstention est une illusion. C’est bien à eux qu’il revient de choisir. Car c’est leur propre avenir qui va se jouer. Beaucoup plus que celui des candidats.

Si personne ne peut dire aujourd’hui avec certitude qui de Le Pen ou de Macron – car il ne fait pas bon être favori –, de Fillon ou de Mélenchon est certain d’être au deuxième tour, il est évident qu’il y aura une profonde recomposit­ion, pour ne pas parler de refondatio­n, du paysage politique à l’issue de l’élection.

L'affaire est loin d'être pliée. D'autant que les spectateur­s semblent rêver d'une nouvelle surprise. D'où leur indécision en tant qu'électeurs. Comme si les uns attendaien­t le dernier moment pour voler au secours du vainqueur, tandis que d'autres auraient pour seule envie de faire chuter les favoris. Ainsi les Français se sont-ils transformé­s en acteurs de la compétitio­n.

Mais la palme du week-end revient indéniable­ment à la "franchise" revendiqué­e de Benoît Hamon qui répond sans hésitation "Mélenchon" lorsqu’on l’interroge sur sa préférence dans l’hypothèse de son éliminatio­n probable au premier tour. Certains y verront une lucidité confondant­e, d’autres un suicide politique programmé et tous auront raison. Impuissant à juguler le naufrage du PS et de sa propre candidatur­e face à la double concurrenc­e Macron-Mélenchon, Benoît Hamon nous signale comme par mégarde un abandon virtuel de la course présidenti­elle qui pourrait être lourd de conséquenc­es.

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