Hollande et Macron
Dimanche, Hollande a considéré que Jean-Luc Mélenchon tombait parfois « dans le simplisme ». De même, voir son quinquennat déboucher sur l’élection de Marine Le Pen serait un terrible échec, a reconnu le sortant. Benoît Hamon, enfin, le frondeur aux hommages tardifs et forcés, ne sera pas un défenseur de la continuité social-démocrate. Tout comme le PRG et finalement toutes les entités qui ont formées le gouvernement Hollande II,celui qui est Encore Président pour trois semaines accentue ses clins d’oeil vers Macron, avec la parcimonie du vaincu des quarts de finale. Macron, étoile filante, lampion ou feu follet, personne ne sait.
A sa gauche, Mélenchon monte gonflé à l’hélium, comme une montgolfière, à sa droite Fillon résiste et ne glisse plus. Marine Le Pen flotte toujours entre deux eaux. On spécule sur les socles, on sonde avec prudence ces mystérieux plafonds de verre susceptibles de se briser soudain, libérant Dieu sait quel appel d’air. Tout cela fait beaucoup de poussière et fort peu de certitudes, malgré la poudre de perlimpinpin de nos meilleurs experts.
Car s’il est une donnée que les sondages ont bien saisie à l’occasion de cette campagne présidentielle, c’est l’indécision des Français. C’est inédit. Mais finalement pas si surprenant. Sociologiquement parlant, pourquoi le corps électoral ne serait-il pas à l’image des éléments qui le composent ? La société moderne est en mutation permanente. Elle est notamment changeante sous l’effet du flux continu d’informations, vraies ou fausses, qui alimentent le débat.
Entre la part d’irrationnel et l’inconnue résultant des nombreux indécis, ce premier tour de scrutin peut certainement réserver bien des surprises. En tout cas, si le pire n’est jamais certain, il pourrait prendre la forme d’un vote traduisant seulement un rejet. On a vu ce que cela a donné avec le « tout sauf Sarkozy », la naissance du quinquennat manqué et marqué par un chômage en hausse alors qu’il baissait ailleurs en Europe.
Le vote «contre» est un votre d’exclusion quant le vote «pour» reste un vote d’adhésion.