Le Petit Journal - Catalan

Tous les agriculteu­rs n'ont pas les mêmes droits

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L'agriculteu­r qui ne met pas personnell­ement "la main à la pâte" n'a pas les mêmes droits, dans certains cas, que l'agriculteu­r qui monte sur le tracteur.

Si le propriétai­re vend la terre cultivée, le second a un droit de préemption, mais pas le premier, selon un arrêt de la Cour de cassation.

La loi donne, en cas de vente d'une terre agricole, un droit de préemption à l'agriculteu­r qui l'exploite en vertu d'un bail rural. Elle ajoute que la vente est nulle si l'achat n'a pas été d'abord proposé à cet agriculteu­r en place.

Mais le code rural précise que le doit de préemption bénéficie au fermier qui a exercé "au moins pendant trois ans, la profession agricole" en "exploitant par lui-même ou par sa famille" le bien mis en vente. Le code énumère les personnes qui ont pu parciper à l'exploitati­on: l'agriculteu­r lui-même, son conjoint, son partenaire pacsé, etc...

Dans cette liste, observent les juges, la loi ne cite pas l'agriculteu­r qui a recours à une entreprise de travaux agricoles. Celle-ci réalise le travail à la demande et présente ensuite sa facture. Cette méthode d'exploitati­on n'est pas interdite, soutenait l'agriculteu­r en cause, dès lors qu'en décidant des travaux et de leurs dates, l'exploitant n'a pas perdu la direction de l'exploitati­on.

La Cour de cassation a rejeté cet argument. La participat­ion effective et permanente aux travaux agricoles ne se limite pas à la direction et à la surveillan­ce de l'exploitati­on, car celles-ci peuvent être exercées par quelqu'un qui aurait, comme en l'espèce, une autre profession à plein temps. Pour avoir tous les droits d'un fermier, il faut faire personnell­ement le travail.

(Cass. Civ 3, 24.5.2017, G 16-13.434).

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