Hôtels, AirBnB et chambres d’hôte… pour qui ?
Les hôtels doivent désormais faire avec une multitude de locations chez l’habitant, qui ne s’adressent pas forcément à la même clientèle.
Le coefficient de remplissage annuel est des hôtels est roche des 70 %. Il n’y a pas assez de monde, pas tout le temps du moins. Les hôtels de l’agglomération perpignanaise accueillent surtout une clientèle de travailleurs en déplacement dans la plaine du Roussillon. « Des courts séjours de gens qui passent une à deux nuits et repartent », expliquent Sophie, une gérante.
En parallèle, depuis quelques années, les chambres d’hôtes fleurissent, notamment avec l’essor d’AirBnB. Ils seraient près de 130 logements dans la communauté d’agglo. « Beaucoup de chambres d’hôtes et de gîtes ont ouvert avec AirBnB », observent Thierry qui a transformé leur grange en gîte, dans le Vallespir. « Nous, on ne s’enrichit pas, observent les jeunes retraités. Ça fait vivre la baraque et de temps en temps on se paie un petit restau… Et cela sans compter l’investissement de la rénovation. » expliquant ne pas sentir cette concurrence. « Je ne pense pas qu’on les embête, estime-t-il. Je ne crois pas qu’AirBnB ait saboté l’hôtellerie comme cela peut être le cas à Barcelone ou à Paris. » Leur clientèle est davantage faite de vacanciers étrangers.
« Le tourisme est parasité »
S’il reconnaît travailler « en bonne intelligence » avec les particuliers qui envoient régulièrement des clients vers son restaurant, Sophie n’est pas tout à fait d’accord. « Quand cela n’existait pas, cette clientèle allait à l’hôtel », objecte-t-elle. « Le tourisme est parasité par les chambres d’hôtes, les gîtes et les locations AirBnB, assènet-elle. Dans l’absolu, je n’ai rien contre mais il n’y pas suffisamment de volume et ce qui me pose problème, c’est l’iniquité de traitement. »
Thierry « comprend » ce point de vue, mais précise qu’en tant que professionnelle lui aussi paye des taxes, « moins c’est sûr ». Décidée à « faire avec », Sophie s’attend à un reflux : « Comme dans tout secteur, l’activité va finir par s’autoréguler ».
Pourtant, dans un village, quand l’hôtel doit fermer c’est un gros manque pour le bourg. Dans l’hôtellerie, un hôtel sans chambre ne peut pas vivre, c’est là que ce fait la marge. Et pourtant, en ville, ils sont quelques-uns à ne plus proposer de chambres. Non pas qu’il n’y a pas de travail mais les chambres ne répondaient plus aux normes et l’investissement n’aura pas été rentable.