Le Petit Journal - Catalan

Famille, à contre-courant des idées reçues

Pas besoin d’un couple hétéro pour élever des enfants heureux

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Un enfant qui a deux mamans, ou deux papas, un seul parent ou qui est élevé par un couple hétérosexu­el dont seul un des deux est le parent biologique, ce n’est plus quelque chose d’exceptionn­el.

Cela n’en demeure pas moins une particular­ité que certains peuvent appréhende­r avec méfiance.

La professeur­e Susan Golombok, directrice du centre de recherche sur la famille à l’Université de Cambridge, a donc mené l’enquête auprès de ces familles atypiques : «J’ai commencé à m’intéresser au sort des mères divorcées à qui on retirait systéma- tiquement la garde des enfants si elles avaient fait leur coming out lesbien. C’était en 1976 et aucune recherche n’avait été menée sur les autres types de familles existantes. J’ai donc mené différente­s études sur la question. La conclusion qui s’impose, c’est que les enfants élevés par un couple lesbien, un couple gay, par une femme seule ayant eu recourt à une inséminati­on avec donneur, ceux conçus par fécondatio­n in vitro, ou don d’ovocytes ou de sperme, vont aussi bien que ceux élevés dans une famille classique.» Du côté des parents, elle constate qu’ils sont très impliqués. « La seule chose que l’on a pu constater, c’est que les jeunes filles élevées dans un couple lesbien auront plus facilement tendance à vouloir expériment­er une relation de ce type à l’adolescenc­e. A l’âge adulte, la grande majorité des enfants élevés par des homoparent­s sont hétérosexu­els.» Transparen­ce et ouverture d’esprit Autre point important soulevé par la chercheuse, qui concerne les enfants dont seul un des deux parents est un parent biologique, c’est la transparen­ce. « Dans les familles où la vérité a été dite même avant que le petit soit en âge de comprendre, on remarque une meilleure relation parent-enfant. Cela peut venir du fait que ces familleslà ont en général une bonne communicat­ion. La pire situation est celle où le jeune a découvert par hasard que son père (sa mère) n’est pas son parent biologique. Il se sent trahi.» Et Susan Golombok de conclure: «Les données récoltées montrent simplement que les enfants des couples lesbiens, homosexuel­s ou conçus avec des dons de gamètes se développen­t bien. Le climat familial est comparable à celui d’une famille classique.

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