Une course contre la montre
Une erreur en début de mandat se paye cash pendant cinq ans mais c’est à se demander s’il n’y a pas une part de provocation volontaire. Ses propos à l’étranger sur ces Français qui n’aiment pas les réformes ou en Grèce sur les les «fainéants», les «cyniques» et les «extrêmes» opposés à ses projets relèvent-ils de la provocation ou d’une maladresse ? Castaner a tenté de déminer en expliquant que le président visait ses prédécesseurs.
En prévenant qu’il serait d’une «détermination absolue», Emmanuel Macron a électrisé tous ceux qui réprouvent sa politique et coalisé les mécontents. Du pain bénit pour Jean-Luc Mélenchon qui est lui aussi dans les starting-blocks sociaux et, ravi, souffle sur les braises de la contestation en appelant, déjà, à une autre mobilisation le 23 septembre.
Les jalons sont posées. Maintenant, reste à savoir si Emmanuel Macron ira jusqu'au bout ? Il a pour lui le calendrier : une majorité électorale solide; une méthode : les ordonnances. En principe, fin septembre, la réforme sera applicable. Semaine test, mais n'est-ce pas vain ? Les syndicats ayant eux-mêmes, secrètement, posé les lignes rouges en juillet dernier, on a le sentiment que les jeux sont faits, la CGT va montrer ses muscles et Emmanuel Macron compter les points. S'il fait passer les ordonnances, il aura démontré que sa méthode fonctionne.
Ces ordonnances contiennent une bonne partie des promesses de campagne. De celles-ci découlent la suite de son mandat, il est évident que si elles passent alors le chômage baissera, tout le monde en est conscient. C’est un peu lorsqu’en «14» les généraux ont décidé que les soldats français ne devaient plus charger en pantalon garance face à la mitraillette allemande… l’on comptabilisa alors moins de morts jusqu’à l’utilisation de l’artillerie lourde et du gaz.
Dans cette guerre contre le chômage et pour le travail, la France a toujours eu un train de retard. La loi travail doit réduire cet écart par rapport aux autres pays.