Le reste à charge du patient est plus faible en Europe
EMMANUEL MACRON s’est fixé l’objectif, durant la campagne, du « reste à charge 0 % ». Notre système est certes sous tension et il a besoin de régulation.
Pour autant tout ne va pas si mal. Le cumul des remboursements de l’Assurance maladie et des organismes complémentaires permet à la France d’avoir le « reste à charge » le plus faible d’Europe.
Néanmoins, les tarifs étant très variables, on peut avoir des situations incroyablement contrastées d’un département à l’autre.
On constate que le prix des lunettes et des prothèses s’ajuste aux capacités contributives de la population. Ainsi l’ancienne région Midi-Pyrénées paye plus cher qu’en Languedoc-Roussillon et au sein de cette dernière les PyrénéesOrientales sont lésées. Mais il faut être pragmatique.
Quand on accorde des espaces de liberté, on ne peut pas revenir en arrière. En revanche, les mutuelles doivent pouvoir discuter avec les opticiens et audioprothésistes sur des tarifs maîtrisés, via leurs réseaux.
Cela ne sera possible qu’à condition qu’il ne porte que sur le dispositif médical, au sens strict du terme. pour les lunettes, par exemple, les verres et la monture simple doivent être bien sûr pris en charge.
Mais ce n’est ni le rôle de l’Assurance Maladie ni des mutuelles que de rem- bourser la monture lorsqu’elle devient un accessoire de mode.
Cette réforme coûterait 4,4 milliards d’euros. Il y a cependant un grand malentendu. le « reste à charge » ne peut se résumer qu’à une question de remboursement.
Si on les augmente, il risque d’y avoir des effets d’aubaine, les tarifs des dispositifs médicaux augmentant dans les mêmes proportions (laissant ainsi le reste à charge des Français inchangés).
Il faut que l’Assurance Maladie et les mutuelles remboursent davantage, mais il faut aussi une action sur les prix des lunettes et des prothèses.