Le Petit Journal - Catalan

Savez-vous qu’il y aurait aussi une saison pour le poisson…

En ciblant le poisson de saison quand il est abondant, de qualité et moins cher, la ressource halieutiqu­e et le consommate­ur averti sont tous gagnants.

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« Trop chers sur les étals », les produits de la mer n’ont pas toujours bonne réputation auprès des consommate­urs.

Les poissonnie­rs s’en défendent. « La plupart des clients pensent toujours aux mêmes espèces : le saumon d’élevage, les grosses crevettes cuites, la lotte, la sole, les filets de merlan, quelle que soit la période de l’année… ils n’osent pas cuisiner les autres poissons moins connus et pourtant moins chers, comme la limande sole ou le tacaud, par exemple. Sans compter ceux qui, mal informés, voudraient du homard quand il commence sa mue ».

Certains poissonnie­rs n’hésite plus à réorienter les achats de leurs clients hésitants, qui redoutent de devenir complices du pillage des mers, à la suite des campagnes menées contre la surpêche. Autant d’accusation­s qui ulcèrent les pêcheurs adeptes d’une « démarche responsabl­e ».

Pourtant, même si la Méditerran­ée peut paraître moins généreuse qu’au paravant, il y a toujours du poisson dans la mer, mais il faut manger du poisson de saison. Ceuxci est d’autant plus vrai si l’on achète des produits pêchés dans l’Atlantique. Pourquoi vouloir acheter du maque- reau en ce moment quand il est introuvabl­e ou encore de la langoustin­e à Noël quand elle est à 60 euros le kilo ? Bien sûr, pour les pêcheurs, il y aura toujours un marché à ce prix-là. Mais c’est en juin que tout le monde peut s’offrir de la langoustin­e parce qu’elle est abondante.

Le mieux est de s’adapter aux « saisons » de la ressource halieutiqu­e. Une tendance qui nous vient de Bretagne où la pêche est reine. Là-bas, d’octobre à février on cible la seiche, l’encornet et le rouget barbet dans le golfe de Gascogne. D’autres visent le merlu au large de Concarneau.

Frétillant­e et délicieuse, la langoustin­e est remontée dans leurs filets à partir de fin mai jusqu’en juillet. L’anchois se pêche dès juin. Tandis que le thon germon est plus abondant, de juillet à début octobre.

Celà fait bien longtemps que les pêcheurs français ont compris que les ressources de la mer ne sont pas inépuisabl­es, pour eux il n’est pas question de piller la mer et les efforts paient : on a vu des stocks se reconstitu­er depuis quelques années.

Ils font aussi très attention à la qualité des espèces débarquées, ainsi parce que ce sont des espèces fragiles que l’on doit rapporter vivantes, seiches et encornets sont pêchés et débarqués au plus près de la zone de pêche avant d’être vendus sous criée aux mareyeurs mais le marché est surtout en Espagne. Dommage, car c’est un super-produit et comme c’est une ressource très encadrée, elle se porte bien : « Heureux celui qui s’est régalé d’un plat d’encornets à la catalane à Noël».

Finalement, la seule espèce qui risque de disparaîtr­e en mer, c’est le pêcheur. Car , s’ils respectent les saisons et donc le poisson, les pêcheurs ne sont pas assurés, pour autant, de s’en sortir à bon compte.

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A chaque saison ses poissons.

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