Le Petit Journal - Catalan

Une mère témoigne : «Nos enfants ont été tués»

La première victime de Rançon témoigne de son traumatism­e

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La cour d’assises des P.O. est revenue ce lundi 19 mars sur l’agression d’une jeune femme, alors âgée de 17 ans au moment des faits. L’un des crimes pour lequel Jacques Rançon est jugé depuis le 5 mars.

Le 10 septembre 1997, alors sorti de prison depuis 4 jours, Jacques Rançon agresse et tente de violer, une adolescent­e au pont Arago à Perpignan. Elle est la première victime de la série des crimes de la gare de Perpignan.

C’est avec une grande émotion que Nadia (le prénom a été modifié à sa demande) est venu témoigner à l’ouverture de cette troisième semaine de procès.

Elle évoque sa vie détruite depuis plus de vingt ans. « J’ai vécu toute ma vie très mal, je ne sortais plus de chez moi. J’ai arrêté mes études. Je n’ai pas eu de vie profession­nelle. Je me suis renfermée dans une bulle. » rapporte Nadia, très émue. Ce soir-là, elle sortait de son stage, « j’entendais des pas se rapprocher de plus en plus.

Il m’a attrapé, m’a basculé de l’autre côté de la barrière. Il m’a tenue la bouche pour m’empêcher de crier. » Rançon lui dit « laisse-moi te toucher, je ne te ferai rien, j’ai besoin de tendresse. » Je me suis dit « qu’il fallait que je reste calme. »« Il m’a lâché, je l’ai griffé au visage, j’ai pu m’échapper. Il m’a couru après, j’ai crié de toutes mes forces. » Elle est finalement sauvée par des témoins.

Nadia se reconstrui­t malgré le traumatism­e toujours présent, presque vingt ans après. Elle s’est mariée et est devenue mère, mais n’a pu retrouver le cours normal de sa vie. « Chaque nuit, je revis la scène. » Sa mère venue témoigner devant la cour, n’apprendra cette histoire que dixsept ans plus tard, lorsqu’elle accompagne sa fille, en octobre 2014, à une convocatio­n de la police. Rançon ayant été interpelé pour le meurtre de Moktaria Chaïb.

Elle confie se sentir coupable de ne pas avoir compris plus tôt. « Quelqu’un venait toujours la chercher à la sortie du travail. Sauf ce soir-là... Je me sens fautive. » Rançon expliquera cette agression par un « je ne sais pas. »« Ce soir-là, je J’avais

besoin d’une femme. » L’agression de Nadia a foutu sa vie en l’air, analysera une experte psychologu­e. Avant de conclure que Jacques Rançon est incurable.

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Les assises font face a un homme incapable d’empathie

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