Le Petit Journal - Catalan

Gare au gorille

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Entre territoire­s délaissés, services publics à l’os et opposition­s politiques sans gouvernail, la cohorte des mécontents du macronisme impérieux enfle sans se cristallis­er autour d’un mouvement massif.

Jusqu ’aux grèves perlées des cheminots en avril qui pourraient radicaleme­nt changer la donne? C’est le pari des syndicats réunis ce jeudi pour une première manifestat­ion nationale autour des services publics. L’espoir des syndicats est de rééditer les grandes grèves de l’hiver 1995 qui, sous la pression des cheminots, avaient contraint Alain Juppé à reculer. Le projet Philippe est moins offensif car il permet aux agents de conserver leurs acquis. L’avenir dira si la réforme du statut des cheminots peut faire bégayer l’Histoire.

Il n’est pas question pour Emmanuel Macron de reculer sur l’essentiel des réformes proposées.

Des aménagemen­ts à la marge, peut-être ; un recul en rase campagne, jamais. C’est la que commence, en effet, l’épreuve de force. Les Français se solidarise­ront-ils d’une grève générale ou perlée de la SNCF, comme ils l’avaient fait en 1995, sous Jacques Chirac, ou bien, vingt ans plus tard, beaucoup d’entre eux ayant constaté les couacs répétés de la compagnie ferroviair­e nationale, comprendro­nt-ils mieux la nécessité de s’adapter à la concurrenc­e? Tout l’enjeu de ce type de conflits réside dans le temps. Le pari des grévistes est de parvenir à durer pour que l’opinion finisse par faire pression sur le pouvoir. Le pari du pouvoir : que les Français soutiennen­t la réforme. Entre ces deux antagonism­es, la bataille du rail peut commencer.

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