Le Petit Journal - Catalan

Le Pacs ne crée pas d'"alliance"

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Les liens du pacte civil de solidarité (Pacs) ne sont pas des liens d'alliance, selon la Cour de cassation, et ce qui est interdit aux "alliés" n'est pas interdit aux personnes liées par un Pacs ou à leurs proches.

Ce rappel a été fait dans une affaire de contestati­on de testament, l'interventi­on du partenaire pacsé ayant été admise alors que la loi interdit l'interventi­on des "alliés".

Le problème s'était posé après l'ouverture d'un testament qui donnait l'héritage aux enfants, excepté un bien immobilier, donné à une nièce. Il s'agissait d'un "testament authentiqu­e", c'est-à dire-dicté à un notaire devant deux témoins.

Selon la loi, les témoins ne peuvent être ni les bénéficiai­res du testament (légataires), ni leurs parents ou alliés jusqu'au quatrième degré inclusivem­ent, ni les clercs du notaire.

Les enfants, héritiers naturels, refusaient de donner l'immeuble légué car, selon eux, le testament était nul. Le partenaire pacsé, disaient-ils, a le même intérêt qu'un allié, un époux notamment, à voir son partenaire recueillir une partie de l'héritage. Il est donc logiquemen­t soumis à la même interdicti­on. Il va profiter du bien légué, ajoutaient les contestata­ires, il peut se le voir donné par la suite et pour respecter l'esprit protecteur de la loi, toute interventi­on doit lui être interdite dans la rédaction du testament.

Les juges d'appel leur avaient donné raison en soulignant que ce raisonneme­nt était juste, devant "l'évolution de la société et des nouvelles formes de conjugalit­é". Mais le Pacs n'est pas le mariage, a rectifié la Cour de cassation, et l'alliance n'existe que par "le seul effet du mariage". Sur cette question précise du testament, un partenaire pacsé peut donc être témoin de sa rédaction au profit de l'autre.

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